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Yeux bandés, menottés… Une vidéo dévoile le traitement des Ouïghours détenus en Chine

D'après un chercheur australien, la vidéo montre le transfert de prisonniers ouïghours d'un centre de détention vers un autre, dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine). D'après un chercheur australien, la vidéo montre le transfert de prisonniers ouïghours d'un centre de détention vers un autre, dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine). [Capture d'écran YouTube / War on Fear]

Un traitement inhumain. Une vidéo, publiée de façon anonyme sur YouTube la semaine dernière, montre de terribles images d'un groupe de dizaines de prisonniers en Chine, qui semblent être des Ouïghours, une minorité musulmane opprimée par Pékin. On les voit les yeux bandés, le crâne rasé et les mains attachées derrière le dos, entourés de policiers.

Au début de la vidéo, qui a vraisemblablement été tournée à l'aide d'un drone, ces hommes - dont certains pourraient être membres d'autres minorités musulmanes - sont assis par terre, en ligne. Puis, ils sont emmenés par la police dans un autre lieu. On les voit à la fin de l'enregistrement passer un portail.

Selon Nathan Ruser, un chercheur en informatique australien qui a analysé la séquence sur Twitter, celle-ci a été tournée dans une gare de la ville de Korla, dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. D'après lui, elle montre un transfert de prisonniers, arrivant au centre de détention de Korla en provenance de Kashgar, plus à l'ouest du Xinjiang.

Une source européenne dans le domaine de la sécurité, citée par Sky News, a confirmé le caractère authentique de la vidéo - tout comme Nathan Ruser -, qui a été publiée sur YouTube le 17 septembre par un compte anonyme, appelé «War on Fear», dont l'objectif affiché est de «combattre la peur». «C'est typique de la façon dont les Chinois déplacent ce type de prisonniers», explique cette source, qui estime leur nombre à environ 600. Selon elle, les images ont été tournées un peu plus tôt dans l'année, tandis que Nathan Ruser évoque lui le mois d'août 2018.

Interrogée par le site news.com.au, la ministre des Affaires étrangères australienne, Marise Payne, a jugé la vidéo - déjà vue plus de 330.000 fois - «profondément inquiétante». «J’ai déjà évoqué les inquiétudes de l’Australie au sujet de rapports faisant état de détentions massives de Ouïghours et d’autres peuples musulmans dans le Xinjiang.»

Un million de Musulmans internés dans des camps chinois

Les organisations de défense des droits humains accusent la Chine d'enfermer arbitrairement dans des «camps de rééducation politique», situés dans le Xinjiang, environ un million de Musulmans, dont une majorité de Ouïghours, une minorité turcophone. Les autorités de Pékin démentent ce chiffre et affirment que ces camps sont des centres de formation professionnelle, destinés à lutter contre la radicalisation.

Cette vidéo pourrait donner de l'eau au moulin des association humanitaires, dont cinq (parmi lesquelles Human Rights Watch et Amnesty International) ont, le 17 septembre dernier, envoyé une lettre au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Dans ce courrier, elle l'appellent à «dénoncer publiquement les violations des droits humains commises dans le Xinjiang» et à «demander la fermeture immédiate des camps».

Le sujet devrait être abordé lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York cette semaine, les Etats-Unis ayant affirmé au début du mois qu'ils chercheraient à y mobiliser la communauté internationale sur la question de la défense des Ouïghours internés en Chine. «Nous allons organiser un certain nombre de rencontres où nous allons nous efforcer de rassembler des pays pour qu'ils se joignent à nous pour dénoncer ce qui se passe», a expliqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

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