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Les précédents cas de destitution aux États-Unis

Bill Clinton lors de son discours d'excuse à la nation en 1998 Bill Clinton lors de son discours d'excuse à la nation en 1998. [WILLIAM PHILPOTT / AFP]

Une situation extrêmement rare. Le 18 décembre, la chambre des Représentants doit voter la mise en accusation de Donald Trump pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. Si cela n'est pas surprenant au vu des avancées de l'enquête depuis septembre, la procédure reste un événement au vu de sa rareté dans l'histoire du pays.

Andrew Johnson en 1868

Trois ans après la fin de la guerre de Sécession dans le pays, les tensions sont toujours fortes entre le Nord et le Sud. Ancien vice-président d'Abraham Lincoln, Andrew Johnson avait alors pris sa place en 1865, après son assassinat. Cependant, il est rapidement mis en accusation par le Congrès.

Détesté par le Parti républicain pour sa politique visant à réintégrer rapidement les États du sud, ainsi que pour sa volonté de bloquer toutes les lois accordant des droits ou la nationalité américaine aux anciens esclaves, son mandat est une longue guerre politicienne. Alors, lorsqu'il essaye de licencier unilatéralement le secrétaire à la Guerre, Edwin M. Stanton, le Congrès saisit l'occasion de lancer une troisème procédure de destitution, après deux premiers échecs. Le 24 février 1868, la Chambre des représentants vote à 126 contre 47 pour la destitution d'Andrew Johnson en raison de plusieurs violations de lois et de la Constitution. La majorité simple étant acquise, la procédure se poursuit alors avec un procès devant le Sénat américain. 

Pour que le président soit véritablement condamné, il faut que ce dernier soit jugé coupable par deux tiers du Sénat. Après plusieurs semaines de procès, il est finalement acquitté malgré les 35 votes contre lui, et seulement 19 en sa faveur. Andrew Johnson restera donc en place jusqu'au 4 mars 1869, date de fin de son mandat. 

Richard Nixon en 1974

Il aura fallu plus d'un siècle pour que la destitution d'un président revienne dans les débats, preuve du caractère exceptionnel de la mesure. Tout commence en 1972, avec le scandale du Watergate, quand des cambrioleurs se font surprendre dans les locaux du Parti démocrate de Washington. Après une longue enquête, et le travail de deux journalistes du Washington Post, on se rend compte que le président Nixon, tout juste réélu, était en fait à l'origine de ce scandale, et qu'un système d'écoute illégale est en place au service de la Maison Blanche

Refusant toute démission et clamant son innocence pendant plusieurs mois, Richard Nixon se voit alors visé par une procédure de destitution en 1974. Plutôt que de risquer un procès public, le Républicain décide de démissioner. Mais cette décision a été négociée avec Gerald Ford (son successeur) et le parti républicain. En effet, la première mesure de Ford en tant que 38ème président des États-Unis sera de gracier Nixon, lui évitant d'être poursuivi. 

Bill Clinton en 1998

L'origine de la destitution de Bill Clinton est bien plus triviale que les deux précédentes. C'est la révélation de sa liaison avec Monica Lewinsky, une stagiaire de la Maison Blanche, qui déclencha l'affaire. En procès devant la Cour suprême pour des soupçons d'aggression sexuelle sur une autre femme, le mari d'Hillary Clinton réfute avoir eu une relation sexuelle avec la jeune stagiaire, alors qu'il est sous serment. Quelques mois plus tard, il reconnaîtra une «relation inconvenante». La Chambre des représentants vote dans la foulée sa destitution pour parjure et obstruction de justice. Le Sénat, en revanche, ne condamnera pas le président, n'obtenant pas les 67 votes requis sur les deux accusations. Bill Clinton termine donc son mandat comme prévu au début de l'année 2001, en laissant la place George W. Bush. 

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