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Après l'Indonésie et l'Egypte, la Thaïlande veut également déplacer sa capitale

Bangkok compte environ 10 millions d'habitants Bangkok compte environ 10 millions d'habitants.[Mladen ANTONOV / AFP]

Le gouvernement thailandais envisage de changer sa capitale comme le souhaitent également l'Egypte et l'Indonésie. Concrètement, cela signifie le déplacement des institutions politiques dans une nouvelle ville, souvent construite pour l'occasion. Ces trois projets, dont l'avancée est très différente, ont tous le même objectif : désengorger les capitales actuelles, Bangkok, Le Caire et Jakarta, menacées par la montée des eaux et la pollution.

La Thailande, encore au stade de projet

Mercredi 18 septembre, le Premier ministre thailandais, Prayut Chan-o-cha, a émis la possibilité de déménager le lieu de la capitale thailandaise, aujourd'hui à Bangkok, pour décongestionner la ville, peuplée d'environ dix millions d'habitants. Le chef du gouvernement a exprimé deux hypothèses : «la première est de trouver une ville qui n'est ni trop loin ni trop cher ; la seconde est de déménager dans la banlieue de Bangkok pour réduire le surpeuplement».

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement met sur la table une telle proposition pour la ville, qui arrive au huitième rang des villes les plus embouteillées du monde, selon une étude menée en 2018 par le fabricant de GPS TomTom. 

Déjà en 2011, vingt députés proposaient de déménager la capitale ou d'en créer une deuxième car la ville était (et est toujours) menacée par la montée des eaux. «Les gouvernements précédents n'y sont jamais parvenus, craignant que cela n'entraîne des conflits insolubles au sein de la socièté», a assuré Prayut Chan-o-cha qui souhaite soumettre l'idée à une consultation publique.

L'Indonésie, un site qui inquiète les ONG

Son voisin de l'Asie du Sud-Est, l'Indonésie, a également émis ce souhait. Le gouvernement indonésien souhaite changer de capitale pour les mêmes raisons que la Thailande : Jakarta est surpeuplée et menacée par la montée des eaux.

Conséquence, en août, Joko Widodo, le président indonésien, a annoncé qu'à partir de 2024, la capitale du pays serait déplacée de Jakarta à un site situé dans la province de Kalimantan sur l'île de Bornéo. Ce site a l'avantage de présenter «un faible risque de désastre naturel», selon la formule du président indonésien. Il est en revanche en pleine forêt tropicale, ce qui inquiète les ONG pour la protection de l'environnement.

Selon le gouvernement, l'endroit a aussi l'avantage d'être au centre des 18 000 îles et îlots qui composent le pays. Une manière de réequilibrer le développement économique du pays, phagocyté par l'île de Java, où est située Jakarta.

L'Egypte, un chantier pharaonique

Six millions d'habitants potentiels, sept fois fois la taille de Paris, 1 200 lieux de culte, la nouvelle capitale controversée voulue par le gouvernement égyptien n'est pas qu'un projet pharaonique, c'est désormais un chantier gigantesque, commencé en avril 2016.

La future capitale est en train de sortir de terre, en plein désert, à seulement une cinquantaine de kilomètres à l'est du Caire et regroupera toutes les institutions du pays, du Parlement aux ministères en passant par la résidence du président. 

La principale raison avancée pour justifier ce qui est souvent qualifié de «plus grand chantier d'Afrique», estimé à 40 milliards d'euros ? La aussi, Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien, souhaite désengorger sa capitale tentaculaire aux 10 millions d'habitants, paralysée par les embouteillages, la pollution et les constructions anarchiques. Le transfert des fonctionnaires serait prévu pour la fin de l'année 2020, selon les informations du journal Le Monde.

Depuis un demi-siècle, le Nigéria, la Côte d'Ivoire, la Birmanie, le Brésil et le Kazakhstan, entre autres, ont déjà fait ce choix pour des raisons politiques, militaires ou économiques. 

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