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La journaliste marocaine Hajar Raissouni condamnée à un an de prison pour «avortement illégal»

Hajar Raissouni, condamnée pour avortement, estime que les accusations portées contre elle sont «fabriquées» et dénonce une «affaire politique». Hajar Raissouni, condamnée pour avortement, estime que les accusations portées contre elle sont «fabriquées» et dénonce une «affaire politique». [©HajarRaissouni/page Facebook]

La journaliste marocaine Hajar Raissouni a été condamnée, lundi 30 septembre, par le tribunal de Rabat, à un an de prison ferme pour «avortement illégal» et «débauche et relations sexuelles hors mariage».

Son fiancé écope quant à lui d'un an, et son gynécologue de deux ans, assortis d'une interdiction de pratiquer. L'avortement est en effet considéré comme un acte hors la loi au Maroc, sauf exception, par exemple si la vie de la mère est en danger.

Journaliste pour le journal arabophone «Akhbar Al Yaoum», Hajar Raissouni a été interpellée par la police «en flagrant délit d'avortement illégal en présence du gynécologue et d'une infirmière» le 30 août dernier, alors qu'elle se trouvait avec son fiancé dans un cabinet médical de Rabat, rapporte TV5monde

Lors de sa première comparution devant un tribunal de Rabat, la jeune femme a réfuté ces accusations, affirmant au tribunal être mariée religieusement à son fiancé, un professeur universitaire de nationalité soudanaise, et attendre des documents de l’ambassade du Soudan pour officialiser l’union qui, selon la presse, devait avoir lieu dans deux semaines.

«J’ai procédé à une intervention urgente»

Le praticien gynécologique a lui aussi aussi rejeté la version de la police. «Nous n’avons effectué aucun avortement. J’ai procédé à une intervention urgente», aurait-il déclaré devant le juge, précisant que la journaliste était victime d’une hémorragie et avait besoin d'une opération immédiate.

«Je vais vers mon destin le cœur brisé et la tête haute», a déclaré la jeune femme à des proches venus la voir en prison, rapporte le site Alyaoum24.

La jeune femme estime que les accusations portées contre elle sont «fabriquées» et dénonce une «affaire politique» liée à de récents articles consacrés aux détenus du mouvement social du Hirak (mouvement de contestation dans le Rif marocain, explique TV5Monde).

Un grande vague de soutien

Cette affaire a suscité une grande vague de solidarité au Maroc et au-delà, notamment sur les réseaux sociaux, relançant le débat sur l'interdiction d'avorter et l'avortement clandestin. Les hashtags #LiberezHajarRaissouni #FreeHajar et #SoutienHajarRaissouni affluent sur Twitter et sur Facebook.

Sur sa page Facebook, le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI, installé aux Etats-Unis, a estimé que cette affaire constituait une violation des droits constitutionnels de la jeune femme. 

Quelque 150 journalistes ont signé une pétition de solidarité dénonçant les «campagnes diffamatoires» visant à détruire leur consœur. Les organisations de défense des Droits humains, comme Amnesty international ou Human Right Watch, ont lancé des appels à sa libération.

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