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Brexit : la majorité des Européens ne fait pas confiance à Boris Johnson

Dans les six pays européens concernés par l'étude, entre 5 et 9 % seulement des sondés font «plutôt confiance» au Premier ministre britannique «pour aboutir à une solution satisfaisante avant le 31 octobre». Dans les six pays européens concernés par l'étude, entre 5 et 9 % seulement des sondés font «plutôt confiance» au Premier ministre britannique «pour aboutir à une solution satisfaisante avant le 31 octobre».[Ben STANSALL / AFP]

Une très mauvaise image. D'après une étude réalisée en septembre dans six pays européens, dont la France, et parue ce mardi 8 octobre, la plupart des sondés ne font pas confiance à Boris Johnson sur le Brexit, dont l'issue est toujours incertaine à 23 jours de la date butoir.

Dans les six Etats concernés par cette étude (France, Allemagne, Pays-Bas, Irlande, Espagne et Pologne) réalisée par l'institut Kantar pour Le Monde notamment, entre 5 et 9 % seulement des personnes interrogées font «plutôt confiance» au Premier ministre britannique «pour aboutir à une solution satisfaisante avant le 31 octobre», date du retrait.

Une majorité des sondés dans les six pays ne lui font «plutôt pas confiance». C'est en Allemagne que la défiance est la plus forte (70 %), quand elle est de 66 % en Irlande ou de 45 % en France. Quant aux autres personnes interrogées, elles ne savent pas vraiment quoi en penser. Elles sont par exemple 28 % en France à ne pas savoir si elles font confiance à «BoJo», ou bien à avouer qu'elles ne le connaissent pas.

Un manque de confiance criant, qui peut s'expliquer par les nombreux revers subis par le locataire de Downing Street depuis quelques semaines, aussi bien au Parlement britannique (vote d'une loi anti-«no deal» contre l'avis du gouvernement, refus d'élections anticipées mi-octobre) qu'à la Cour suprême (rejet de la suspension du Parlement durant cinq semaines demandée par Boris Johnson). De plus, sa stratégie agressive face aux Européens, qui laisse planer la menace d'une sortie sans accord à la fin du mois, n'a pas réussi à faire plier Bruxelles, et le Premier ministre se retrouve maintenant coincé, lui qui a toujours exclu un nouveau report du retrait, déjà repoussé deux fois. 

Les Européens ne veulent pas de nouveau report

Mais il va peut-être y être contraint, une loi votée au Parlement début septembre forçant le dirigeant conservateur, au pouvoir depuis un peu plus de deux mois, à demander un report du Brexit en cas d'absence d'accord avec l'UE d'ici au 19 octobre. Une issue qui déplairait à une majorité d'Européens, sans doute lassés par la tournure du dossier, qui traîne depuis maintenant plus de trois ans. Dans les six pays concernés par l'étude de Kantar, la plupart des sondés pensent que Bruxelles ne devrait pas accorder à Londres une nouvelle extension des négociations (66 % en Allemagne, 57 % en France et en Espagne ou 56 % en Irlande).

Par ailleurs, le Brexit semble avoir agi comme un repoussoir dans l'UE. Alors que les velléités de départ de l'Union s'accroissaient avant le référendum de sortie au Royaume-Uni, en juin 2016 (notamment aux Pays-Bas et en France), les Européens semblent avoir été vaccinés par les péripéties du Brexit. En effet, en cas de référendum dans leur pays, une majorité des sondés dans les six pays de l'étude voteraient pour le maintien dans l'UE. Ils sont 75 % en Allemagne et en Pologne, tandis que la France est le pays où la majorité en faveur du maintien est la plus faible (52 %).

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