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Un steak de bœuf «cultivé» dans l'espace à bord de l'ISS, une première mondiale

La start-up Aleph Farms est spécialisée dans la fabrication de viande conçue in vitro. [© capture Youtube Aleph Farms]

Une pièce de boucher de l'espace. La start-up israélienne Aleph Farms, spécialisée dans la viande in vitro, a réussi la prouesse technologique de «produire» un steak d'origine bovine dans la Station spatiale internationale, à près de 400 kilomètres au-dessus de tout pâturage.

L'annonce a été faite le 26 septembre : les chercheurs, œuvrant dans la partie russe de l'ISS, criaient victoire après avoir fabriqué ce morceau de viande sans avoir eu à tuer une seule vache. Pour ceux qui imaginaient un abattoir installé en orbite, c'est raté : cet exploit de laboratoire est dû à un procédé scientifique particulièrement complexe.

Comme l'explique le quotidien britannique The Guardian, «des cellules bovines ont été prélevées sur Terre, puis envoyées dans l'espace, où on les a cultivées pour en faire du tissu musculaire à petite échelle grâce à une imprimante biologique en 3D». Et de poursuivre : «La méthode consiste à reproduire le processus naturel de régénération des tissus musculaires qui se produit dans l'organisme d'une vache. Le tout dans des conditions de microgravité contrôlés.» Résultat : une pièce de viande extraterrestre présentant les mêmes apports nutritionnels et énergétiques que son équivalent «naturel».

Une viande plus écolo ?

L'objectif de cette expérimentation ? Avant d'être culinaire et à destination de l'estomac des astronautes de l'ISS, il est d'abord écologique: fournir aux habitants de la planète de la viande produite dans une logique plus économe en matière d'exploitation des ressources naturelles et d'émission de gaz à effet de serre, et donc plus respectueuse de l'environnement.

Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui: entre 10.000 et 15.000 litres d'eau, mais aussi au moins sept kilos de céréales, sont nécessaires pour produire un kilo de bœuf dans l'élevage industriel. Une absurdité autant écologique qu'humanitaire, alors que la faim dans le monde n'est pas éradiquée.

Avec ce succès de laboratoire orbital, «nous démontrons que la viande de culture peut être produite n'importe quand, n'importe où, et dans n'importe quelles conditions», se réjouit Didier Toubia, cofondateur d'Aleph Farms, qui y voit «une solution pour produire de la nourriture au plus près des populations qui en ont besoin, au moment exact où elles en ont besoin». Cette expérience représente, selon lui, «un pas en avant très significatif vers la réalisation de notre vision du futur, où l'on pourrait garantir la sécurité alimentaire aux nouvelles générations, tout en préservant l'environnement».

Comme le pointent Les Echos, la viande issue de culture cellulaire pourrait, d'ici à 2040, représenter 35% du marché contre 40% pour la viande traditionnelle. Reste un défi, et pas des moindres : le coût, alors que produire quelques grammes de steak cultivé in vitro revient aujourd'hui à plus de 45 euros.

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