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La Catalogne reprend la lutte après la condamnation des leaders indépendantistes

Comme un air de 2017. Après les lourdes condamnations qui ont été annoncées contre les leaders indépendantistes catalans, des manifestations importantes ont éclaté dans la communauté autonome. De quoi faire craindre le retour d'un bras de fer entre la région et le gouvernement espagnol.

La colère des militants pro-indépendance a ainsi causé de grandes perturbations dans toute la Catalogne le 14 octobre. Une centaine de vols ont été annulés alors que des milliers de personnes se sont rendues sur place pour bloquer la circulation aérienne, plusieurs autoroutes ont été bloquées. Côté rail, le constat est le même. La contestation n'est cependant pas uniquement causée par le verdict, et pourrait entièrement relancer le débat sur l'indépendance. «Il serait surprenant que ces manifestations ne s'installent pas dans la durée», analyse Barbara Loyer, professeure à l'Institut Français de Géopolitique et spécialiste de l'Espagne. 

D'autant que le mouvement a été reprimé rapidement par la généralité de Catalogne, pourtant dominée par les indépendantistes. Les dirigeants ont demandé à la police autonome de charger à plusieurs reprises. Une décision qui n'a pas été bien perçue par les militants, selon les observateurs.

Les condamnations, si proche des élections générales organisées le 10 novembre, pourraient jouer un rôle important. Il est cependant difficile d'estimer si la décision de justice consolidera réellement les deux principaux partis sécessionnistes, étant donné que Carles Puigdemont (Appel national pour la République) est exilé en Belgique et qu'Oriol Junquera (Gauche Républicaine de Catalogne) a été condamné à 13 ans de prison. 

Il faut d'ailleurs noter que si les manifestations du 14 octobre restent de grande envergure, Barbara Loyer note une «certaine lassitude» chez les moins radicaux des indépendantistes. Ainsi, selon la police catalane, ils étaient 25 000 environ à manifester leur mécontentement lundi après le verdict, quand on dénombrait entre 350 000 et 950 000 participants à certains rassemblements de 2017, selon les sources.

Pour jouer la carte de l'apaisement des tensions, la justice espagnole pourrait de son côté mettre en place des aménagements de peine, facilitant la sortie sous conditions de certains condamnés au bout de quelques mois. Seulement, l'optimisme ne règne pas. Un sentiment accentué par le nouveau mandat d'arrêt international lancé contre Carles Puigdemont peu après le verdict des leaders catalans. 

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