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Un demi-million de manifestants indépendantistes à Barcelone, le Clasico reporté

Les indépendantistes ont aussi organisé une grève générale dont les effets étaient manifestes. [LLUIS GENE / AFP]

Après plusieurs nuits de violences, plus d'un demi-million d'indépendantistes catalans ont manifesté dans les rues de Barcelone ce vendredi 18 octobre, jour de grève générale, contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole.

Théâtre la veille de nouveaux heurts entre manifestants et policiers - dont témoignent l'asphalte calciné et des vitres brisées -, l'avenue chic du Paseo de Gracia était noyée sous une marée humaine jaune, rouge et bleu, les couleurs du drapeau indépendantiste. Selon la police municipale, 525.000 personnes ont participé à cette manifestation dans une ambiance festive.

Au même moment, des échauffourées opposaient militants radicaux mettant le feu à des poubelles aux policiers près du commissariat central de la ville. Avec pour mot d'ordre «Liberté», des colonnes de dizaines de milliers de séparatistes, parties mercredi de cinq villes de la région, ont convergé dans la métropole pour cette manifestation monstre.

«Cela fait des années que nous revendiquons (l'indépendance) avec beaucoup de patience et nous espérons que (cette mobilisation) sera le détonateur pour que la situation change», a déclaré David Blanco, un agent commercial de 56 ans.

Non indépendantiste, Josue Condez, 34 ans et drapé dans un drapeau espagnol, a aussi tenu à s'associer à la mobilisation contre «une sentence démesurée» de la Cour suprême qui a infligé des peines de neuf à treize ans de prison à neuf dirigeants indépendantistes pour la tentative de sécession de 2017. «Je me sens catalan et espagnol, je ne suis pas indépendantiste» mais «on ne peut pas infliger treize ans de prison à un responsable politique élu pour avoir organisé un référendum (illégal), plus que pour homicide», dit ce technicien ferroviaire.

Monuments fermés, vol annulés, report du Clasico

Au cinquième jour de actions de protestation contre cette sentence, les indépendantistes ont aussi organisé une grève générale dont les effets étaient manifestes dans cette riche région pesant un cinquième du PIB espagnol. A Barcelone, la célèbre basilique de la Sagrada Familia a dû fermer ses portes tandis que l'opéra du Liceu a annulé sa représentation vendredi. La majeure partie des stands du marché de la Boqueria, très prisé par les touristes, et de nombreux commerces étaient fermés.

Selon les autorités, 57 vols ont été annulés à l'aéroport, tandis que plusieurs routes ont été coupées.

Le constructeur automobile Seat avait mis à l'arrêt son usine de Martorell près de Barcelone qui emploie plus de 6.500 personnes.

Les troubles en Catalogne ont aussi entraîné le report par la fédération de football du «Clasico» du 26 octobre entre Barça et Real Madrid, une des rencontres les plus visionnées sur la planète. Les clubs devront fixer la nouvelle date de la rencontre.

Cette journée de mobilisation a été précédée par une nouvelle nuit de violences à Barcelone. Des centaines de jeunes ont érigé jeudi soir des barricades enflammées et jeté des cocktails molotov sur les forces de l'ordre qui ont répliqué en tirant des balles en mousse. Mardi et mercredi, cette ville avait déjà vécu ces scènes de guérilla urbaine après de premiers heurts lundi au moment du blocus de l'aéroport par quelque 10.000 manifestants. 

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