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100.000 Rohingyas bientôt parqués sur une île inondable par le Bangladesh ?

Un bateau de réfugiés accoste sur l'île de Bashan Char, le 15 octobre 2018, alors que celle-ci prépare la relocalisation de plusieurs milliers de Rohingyas. [© Polash SHIKDER / AFP]

Des Rohingyas de Birmanie, réfugiés par centaines de milliers au Bangladesh, vont-ils être installés sur une île isolée du golfe du Bengale, en dépit des risques d'inondations?

C'est du moins ce que vient d'annoncer la Première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, qui y voit une solution pour résoudre le problème des camps de réfugiés surpeuplés et insalubres où vivent, non loin de la frontière birmane, près d'un million de musulmans rohingyas. Pour rappel, en 2017, environ 740.000 membres de cette communauté ont fui la Birmanie pour le Bangladesh afin d'échapper à une répression militaire massive, rejoignant ainsi les quelque 200.000 réfugiés vivant déjà dans le district bangladais frontalier de Cox's Bazar (sud-est).

Ce n'est pas une surprise : Dacca avait depuis longtemps fait part de son intention de déménager quelque 100.000 Rohingyas sur l'îlot en question, Bhashan Char (anciennement Thengar Char). Le commissaire bangladais aux réfugiés, Mahbub Alam, a indiqué que des fonctionnaires seront détachés, dans les prochains jours, afin de superviser cette installation. «Environ 6.000 à 7.000 réfugiés ont déjà exprimé leur volonté d'être réinstallés [sur l'île]», a-t-il déclaré, affirmant que «leur nombre est en augmentation».

Un caillou submersible

Le gouvernement n'a pas donné de chiffres, mais, selon un officier supérieur de la marine qui participe à la construction d'installations sur Bashan Char, cette opération pourrait débuter en décembre et environ 500 réfugiés seraient envoyés quotidiennement sur l'île, située à une heure de bateau du moindre littoral.

Problème : des groupes de défense des droits affirment que celle-ci est susceptible d'être submergée lors des moussons. Au cours des cinquante dernières années, de puissants cyclones ont fait des centaines de milliers de morts dans l'estuaire de la rivière Meghna, où l'île se situe. Si des responsables locaux ont assuré qu'une digue de trois mètres a été construite autour de Bashan Char pour la protéger de la montée des eaux en cas de cyclone, les associations demeurent sceptiques.

L'ONU n'a jusqu'à présent pas fait de déclaration à ce sujet. Des responsables bangladais ont cependant indiqué qu'une délégation des Nations unies se rendra sur l'île au cours des prochaines semaines.

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