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La droite menée par Salvini bien partie pour s'emparer de l'Ombrie, fief de gauche

Le leader souverainiste italien Matteo Salvini lors d'un grand rassemblement contre le gouvernement à Rome, le 19 octobre 2019 [Tiziana FABI / AFP/Archives] Le leader souverainiste italien Matteo Salvini lors d'un grand rassemblement contre le gouvernement à Rome, le 19 octobre 2019 [Tiziana FABI / AFP/Archives]

La droite menée par Matteo Salvini se dirigeait vers une large victoire dimanche en Ombrie, un fief de gauche, lors d'élections régionales considérées comme un test pour la jeune coalition au pouvoir entre la gauche et le Mouvement Cinq Etoiles, selon les premières projections.

Matteo Salvini a annoncé que «les résultats qui parviennent de toute la région sont extraordinaires», faisant part de sa «joie et émotion», à propos de résultats partiels évoquant un écart de plus de 20 points en faveur de Donatella Tesei, la candidate de droite. Il a promis de revenir dans la nuit pour «fêter la victoire».

Sur la base de 12% des bulletins dépouillés, Mme Tesei, membre de la Ligue, également soutenue par Forza Italie, le parti de Silvio Berlusconi, et les néo-fascistes du parti Frères d'Italie, était créditée de 57% contre seulement 37,5% pour le candidat commun au PD (centre gauche) et du M5S (anti-système), Vincenzo Bianconi.

Il s'agissait du premier scrutin pour la coalition qui gouverne depuis moins de deux mois l'Italie, en remplacement de l'attelage populiste entre la Ligue et le M5S, resté en place seulement 14 mois.

M. Salvini s'est félicité d'un taux de participation très élevé (64,4%, 9 points de plus qu'en 2015), assurant que la Ligue a confirmé «être le premier parti d'Italie», avec 36,5% sur la base du dépouillement partiel.

«Nous avons libéré l'Ombrie, maintenant libérons l'Italie», a triomphé Giorgia Meloni, cheffe de Frères d'Italie, qui aurait dépassé Forza Italia dans la région (avec 10,3% contre 6%).

«Jamais auparavant la (petite) Ombrie et ses 884.000 habitants n'ont représenté un tel thermomètre de la vie politique nationale», a souligné Manuela Perrone, éditorialiste du journal Il Sole 24 Ore.

Les bureaux de vote, ouverts depuis 07H00 (06H00 GMT), ont fermé à 23H00. Les résultats définitifs sont attendus lundi.

«Rien ne changera lundi»

Dans un meeting avant le vote, le Premier ministre, Giuseppe Conte, a assuré que, «pour lui, rien ne changera lundi. Nous irons de l'avant avec détermination».

Mais Matteo Salvini a estimé que le vote de l'Ombrie est celui de «la vraie Italie» et ne reflète «pas l'Italie qui est temporairement au gouvernement».

Salvini semble avoir gagné son pari de déloger la gauche qui gouvernait depuis 70 ans cette région touristique mais enclavée, connue pour ses truffes et son jambon de pays, en surfant notamment sur la crise économique d'une région autrefois prospère.

L'ex-ministre de l'Intérieur a mis tout son poids dans cette bataille locale, faisant campagne village après village pendant un mois.

Le PD était parti handicapé par un scandale de corruption dans le secteur de la santé qui avait abouti à écourter le mandat de la gouverneure sortante Catiusha Marini.

En Italie, les régions sont très puissantes: elles gèrent de façon autonome la santé, les transports, les infrastructures routières et les écoles.

Chocolat 

«Si la première expérience d'alliance (au niveau local) entre PD et M5S se termine par un triomphe de la Ligue, alors quelqu'un au Palais Chigi (siège du gouvernement) devra se poser des questions», avait lancé M. Salvini dans les derniers jours de campagne.

Il a déjà assuré vouloir utiliser l'Ombrie comme rampe de lancement pour remporter ensuite les élections régionales prévues dans un autre fief de la gauche l'Emilie-Romagne en janvier puis la Toscane au printemps.

Matteo Salvini et la droite à sa suite ont surfé sur la désillusion d'une population qui s'est sentie abandonnée depuis une série de séismes en 2016 et 2017, dont celui d'Amatrice (plus de 300 morts), qui ont aggravé ses difficultés économiques.

La plus grande usine régionale, l'aciérie de Terni, est en outre régulièrement menacée de fermeture. Et même le fameux fabricant de chocolat Perugina (groupe Nestlé) a supprimé des dizaines d'emplois dans son usine historique de Pérouse.

Les enjeux étaient importants aussi pour Luigi di Maio, le chef de file du M5S, et Nicola Zingaretti, le patron du PD, qui ont fait le pari de cette alliance inédite au niveau local.

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