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La montée des océans fera 3 fois plus de victimes humaines que prévu, selon une étude

Un iceberg en décomposition flotte dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, au Canada, le 3 juillet 2019. [© Johannes EISELE / AFP]

Les récentes inondations dans le sud de la France ne seraient qu'un avant-goût de ce qui nous attend. D'ici 2050, au moins 300 millions de personnes pourraient être menacées par l'élévation du niveau de la mer à travers le monde, soit un nombre trois fois plus élevé que celui estimé auparavant.

Dans le pire scénario, jusqu'à 640 millions de personnes pourraient être touchées par des inondations d'ici à la fin du siècle. C'est en tout cas ce que prévoit une étude publiée cette semaine dans Nature Communications. En utilisant l'intelligence artificielle, les chercheurs ont corrigé des données existantes concernant l'altitude des terres dans les zones côtières, qui pouvait être erronées. Ce qui avait conduit à sous-estimer l'étendue des zones touchées lors des marées hautes ou de fortes tempêtes.

«Nous trouvons beaucoup plus de gens vivant dans des régions vulnérables que ce que nous estimions jusqu'à présent [80 millions]», explique ainsi Ben Strauss, co-auteur de l'étude et patron de l'institut de recherche américain Climate Central.

Un million de Français sous l'eau

La région la plus exposée est l'Asie: plus des deux tiers des 300 millions d'âmes concernées se trouveront en Chine (94 millions), au Bangladesh (43), en Inde (36), au Vietnam (31), en Indonésie (24) et en Thaïlande (12). L'Europe ne sera pas non plus épargnée, à commencer par les Pays-Bas et le Royaume-Uni, avec respectivement 5,6 millions et 3,6 millions de personnes menacées. Côté français, au moins un million d'habitants pourraient être inondés chaque année d'ici à 2050, essentiellement en Loire-Atlantique, en Charente-Maritime, en Gironde et dans les Hauts-de-France, détaille Le Monde.

Les conséquences devraient être d'autant plus dramatiques (et imprévisibles) que la population mondiale, estimée à 7,7 milliards d'individus aujourd'hui, pourrait s'accroître de trois milliards d'ici à la fin du siècle. Or, une majeure partie réside dans des mégalopoles en bord de mer, qui risquent de finir englouties. Sans compter les 100 millions de personnes qui habitent actuellement dans des zones situées sous le niveau de la mer, la plupart ne bénéficiant d'aucune protection contre la montée des eaux, comme les digues. 

Quatre millimètres par an

Finalement, deux grandes menaces – du moins si l'on ne s'en tient qu'au réchauffement climatique pour parler de catastrophe écologique – pèsent sur les populations des littoraux. Au-delà des typhons, cyclones et ouragans qui vont devenir plus fréquents et plus violents, le premier danger est l'élévation du niveau des océans, causée par la dilatation de l'eau sous l'effet du réchauffement climatique et la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique.

Depuis 2006, les océans montent d'environ quatre millimètres par an. Un rythme qui pourrait être multiplié par 100 si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées, a récemment averti le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Si le réchauffement climatique est limité sous 2°C, comme prévu par l'Accord de Paris, la hausse des océans devrait atteindre environ 50 centimètres d'ici 2100. Mais si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à leur rythme actuel, l'élévation pourrait être presque deux fois plus importante.

Pour visualiser les régions les plus vulnérables, les scientifiques de Climate Central ont réalisé une carte interactive montrant, littoral par littoral, les zones (en rouge) qui risquent d'être submergées entre 2050 et 2100. Ci-dessous, le nord-ouest de l'Europe. Un exemple parlant, mais loin d'être le pire.

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