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Après le renoncement du Chili, quel avenir pour la COP25 ?

La Chili a dû renoncer à accueillir la COP25, en raison d'une contestation sociale qui ne faiblit pas, née à la suite de la hausse du prix du ticket de métro, qui a depuis été annulée. La Chili a dû renoncer à accueillir la COP25, en raison d'une contestation sociale qui ne faiblit pas, née à la suite de la hausse du prix du ticket de métro, qui a depuis été annulée. [Pedro Ugarte / AFP ]

En raison de la grave crise sociale qui traverse le pays, le Chili a décidé ce mercredi 30 octobre de renoncer à accueillir la COP25, qui devait se dérouler à Santiago du 2 au 13 décembre. Plusieurs plans B sont sur la table, pour que la conférence de l'ONU sur le climat ait quand même lieu.

L'ONU a fait savoir mercredi qu'elle «étudiait les alternatives» pour accueillir la COP 25, qui devait rassembler environ 25.000 personnes, dont des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement ou encore Greta Thunberg. Un pays étranger pourrait donc l'organiser. Par la voix de son chef de gouvernement Pedro Sanchez, l'Espagne s'est proposée ce jeudi, selon le président chilien Sebastian Piñera, une information confirmée ensuite par Madrid. Le Costa Rica, qui a accueilli début octobre une réunion préparatoire à la COP25, est également être un candidat naturel, mais son ministre de l'Environnement et de l'Energie, Carlos Manuel Rodriguez, a refroidi les ardeurs de tout le monde, en déclarant que cette hypothèse était «illusoire» et «impossible».

La ville de Bonn, en Allemagne, pourrait être choisie, puisqu'elle abrite le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). C'était d'ailleurs là-bas qu'avait eu lieu en 2017 le COP23, initialement prévue aux Fidji mais délocalisée pour des raisons logistiques. Les villes de New York (Etats-Unis) et Genève (Suisse), où se trouvent respectivement le siège mondial et le siège européen des Nations unies, ont également été évoquées par la ministre chilienne de l'Environnement, Carolina Schmidt.

La COP repoussée de quelques mois ?

Mais tout n'est pas si simple. «L’organisation d’un événement d’une telle taille et d’une telle importance ne s’improvise pas : cela nécessite des mois de préparation, au mieux une année, pour régler les problèmes logistiques, construire un vaste centre de conférence et trouver les capacités d’hébergement», comme l'explique Paul Watkinson, président de l’organe de conseil scientifique et technologique de la CCNUCC.

Ainsi, la COP25 pourrait être repoussée de quelques mois, le temps de laisser au nouveau pays-hôte la possibilité de s'organiser. Dans ce cas-là, elle pourrait être couplée à la prochaine session de négociations climatiques de Bonn, en juin prochain, ou même être reportée d'un an et être ainsi organisée à Glasgow (Ecosse), qui doit accueillir à ce moment-là la COP26.

Mais selon le porte-parole d’Attac Maxime Combes, interrogé par Libération, «l’administration onusienne souhaite éviter à tout prix» cette dernière option, car elle compliquerait les négociations climatiques. «Le sommet de 2020 doit être celui du retour des chefs d’Etat, d’une COP censée être plus politique, avec des négociations pour rehausser les ambitions trop faibles de l’accord de Paris. Cela sera très compliqué si les chapitres précédents ne sont pas clôturés en amont», estime-t-il.

Une conférence de transition avant la COP26 à Glasgow

Même si elle est présentée comme une conférence de transition, la COP25 est en effet «un point de passage important», selon Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), interviewée par GoodPlanet Info, le magazine de la fondation GoodPlanet. «Elle devait servir à prendre la température de l’engagement et de la volonté des Etats» et à «avancer sur deux thématiques», notamment les «règles de mise en œuvre des marchés carbone internationaux», des systèmes d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre.

Et ce, un an avant la conférence qui va véritablement compter, la COP26 à Glasgow, durant laquelle les Etats doivent présenter de nouveaux plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieux. Leurs promesses actuelles ne permettent pas en effet de respecter les règles de l'accord de Paris, car elles mettent la planète sur une trajectoire de plus de 3 °C de réchauffement d'ici à 2100 par rapport à la période pré-industrielle, alors que l'objectif de 1,5 °C, voire 2 °C, a été inscrit dans le texte signé par 195 pays dans la capitale française en 2015. 

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