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Présidentielle en Algérie : cinq candidats retenus, dont deux ex-Premiers ministres

Un homme arbore le drapeau algérien lors d'une manifestation à Alger, le 24 octobre 2019 [Philippe LOPEZ / AFP/Archives] Un homme arbore le drapeau algérien lors d'une manifestation à Alger, le 24 octobre 2019 [Philippe LOPEZ / AFP/Archives]

L'autorité électorale algérienne a annoncé samedi avoir validé les dossiers de cinq candidats à la l'élection présidentielle prévue le 12 décembre, dont ceux de deux ex-Premiers ministres du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Au total, 23 candidats avaient déposé leur dossier en vue de participer à se scrutin destiné à trouver un successeur à M. Bouteflika forcé à la démission début 3 avril, après 20 ans au pouvoir, a précisé le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, lors d'une conférence de presse à Alger.

L'Anie est censée offrir des garanties de sincérité au scrutin. Désormais, le Conseil constitutionnel a sept jours pour rendre officielle la liste des candidats, après d'éventuels recours.

Trois des candidats retenus ont travaillé sous l'autorité de M. Bouteflika : Ali Benflis, directeur de cabinet à la présidence puis Premier ministre, Abdelmaldjid Tebboune, plusieurs fois ministre puis Premier ministre, et Azzedine Mihoubi, ministre.

Le quatrième candiat est Abdelkader Bengrina, ancien ministre du Tourisme (1997-1999) et ancien député d'Alger, issu d'un parti qui a soutenu M. Bouteflika. Le cinquième, Abdelaziz Belaïd, a notamment fait partie d'organisations de jeunes qui ont aussi soutenu l'ancien président.

L'ex-Premier ministre algérien Ali Benflis à Alger, le 20 février 2019 [RYAD KRAMDI / AFP/Archives]
L'ex-Premier ministre algérien Ali Benflis à Alger, le 20 février 2019

L'élection du 12 décembre est rejetée par le mouvement de contestation inédit né fin février et sous la pression duquel M. Bouteflika a été forcé par l'armée à démissionner à deux semaines de la fin de son quatrième quinquennat. Le pouvoir a dû annuler, faute de candidats, un premier scrutin prévu le 4 juillet.

Ali Benflis, 75 ans, se présente depuis 15 ans comme le principal opposant de M. Bouteflika, dont il fut chef du gouvernement en 2000.

Limogé en 2003, il est candidat contre M. Bouteflika l'année suivante, puis en 2014. Il arrive à chaque fois deuxième, très loin derrière un président réélu avec plus de 80% des voix. Ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), il a fondé le Parti Avant-garde des Libertés.

De son côté, M. Tebboune, 73 ans, a été haut fonctionnaire, puis plusieurs fois wali (préfet) avant d'être nommé ministre de la Communication de M. Bouteflika à son arrivée au pouvoir en 1999. Ce dernier le rappelle au gouvernement en 2012 et lui en confie la tête en mai 2017, avant de le limoger trois mois plus tard sur fond de lutte de clans dans son entourage. M. Tebboune se définit comme candidat «indépendant».

Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre algérien le 20 juin 2017 à Alger [RYAD KRAMDI / RYAD KRAMDI/AFP/Archives]
Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre algérien le 20 juin 2017 à Alger

Azzedine Mihoubi, 60 ans, dirige depuis quelques mois le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la coalition ayant soutenu M. Bouteflika durant sa présidence. Il était son ministre de la Culture jusqu'en mars.

Abdelkader Bengrina, représente El-Bina (Construction), petit parti membre d'une coalition islamiste, dont l'un des députés a été élu en septembre à la présidence de l'Assemblée nationale.

Abdelaziz Belaïd, ancien cadre du FLN, a fondé le Front El-Moustakbel, micro-parti proche du pouvoir. Le mouvement de contestation refuse que l'élection présidentielle soit organisée par le pouvoir, aux mains d'ex-figures des 20 ans de présidence Bouteflika.

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