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La sonde Voyager 2, lancée en 1977, livre les secrets de l'espace interstellaire

Une découverte qui va, sans aucun doute, mettre à l'épreuve les théoriciens.[©NASA]

Un très long périple spatial riche en informations. Après 41 années de voyage et presque dix-huit milliards de kilomètres parcourus, la célèbre sonde Voyager 2 a quitté le système solaire il y a un an jour pour jour pour entrer dans l'espace interstellaire, livrant de précieuses observations sur la frontière entre ces deux mondes.

Lancées en 1977 de Cap Canaveral, en Floride, Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2, fournissent depuis de précieuses informations aux Terriens. Les deux bolides sont en effet les deux constructions humaines à s'être le plus éloignées de la Terre.

Les vents de particules soufflant de la couronne solaire à plus de 500 kilomètres par seconde créent une sorte de bulle protectrice (appelée l'héliosphère) autour du système solaire, en repoussant les rayons cosmiques, flux de particules, provenant du cosmos.

Or, sept ans après Voyager 1, le 5 novembre 2018, Voyager 2 est passée de l'autre coté de ce bouclier, traversant l'héliopause, la limite au-delà de laquelle le vent solaire n'a plus d'effet, et laisse place à l'espace interstellaire, plus dense et plus froid. «La frontière est très nette, Voyager 2 l'a traversée en moins d'une journée», a expliqué John Richardson, l'un des coauteurs des cinq études consacrées lundi aux données fournies par la sonde américaine.

des observations qui bousculent nos connaissances

La sonde a pu pour la première fois mesurer la température, la densité et la vitesse des vents solaires et interstellaires, ainsi que caractériser les champs magnétiques ou les rayons cosmiques, une aubaine tant la nature de cette frontière reste un mystère. «Nous ne savions pas que la sonde pourrait fonctionner assez longtemps pour atteindre le bord de la bulle, en sortir et pénétrer dans l'espace interstellaire», se réjouit Ed Stone, coauteur des travaux publiés dans la revue Nature Astronomy.

Si certaines observations confirment ce que Voyager 1 avait observé ou ce que les chercheurs avaient théorisé, d'autres bousculent nos connaissances. Le fait, par exemple, que la direction du champ magnétique reste stable. «Une énigme majeure» pour John Richardson du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Une découverte qui va, sans aucun doute, mettre à l'épreuve les théoriciens, s'amuse Leonard Burlaga du NASA Goddard Space Flight Center. Le milieu interstellaire, proche de la frontière, s'est également révélé beaucoup plus chaud que ce que les modèles prévoyaient.

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