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Vers un apaisement dans le conflit au Yémen ?

Les séparatistes, soutenus par les Émirats arabes unis, réclament l'indépendance du Sud du Yémen. Les séparatistes, soutenus par les Émirats arabes unis, réclament l'indépendance du Sud du Yémen. [SALEH AL-OBEIDI / AFP]

Ce mardi 5 novembre, «l'accord de Ryad» doit être signé en Arabie Saoudite. Il vise à mettre fin au conflit qui oppose depuis 2015 le gouvernement yéménite et les forces séparatistes qui réclament l'indépendance du Sud du Yémen.

que prévoit l'accord ?

Les négociations entre le Conseil de transition du Sud (STC), qui représente les séparatistes du Sud, et le gouvernement yéménite ont abouti à la conclusion d'un accord le 25 octobre dernier. Il prévoit la formation d'un nouveau gouvernement, comprenant 24 ministères, qui seront «partagés à égalité entre les gouvernorats du nord et du sud du Yémen», selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya. Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi retournera à Aden, principale ville du Sud, où le palais présidentiel avait été pris par les séparatistes. Le gouvernement était jusqu'alors en exil en Arabie saoudite. 

Leader de la coalition antihouthistes, Ryad a supervisé ces négociations, espérant rallier à nouveau le STC de son côté dans la guerre contre les rebelles Houthis, qui contrôlent toujours la capitale Sanaa. Le prince saoudien Mohammed Ben Salmane, le président yéménite ainsi que le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed al-Nahyane seront présents pour la signature de l'accord. 

tensions entre nord et sud

Depuis quelques mois, les tensions se cristallisent autour de la ville d'Aden. La capitale provisoire, où le gouvernement s'était basé après son expulsion de Sanaa par les rebelles Houthis, a été le théâtre de violents affrontement entre les loyalistes, qui soutiennent le gouvernement, et les séparatistes du Sud. 

Le 10 août dernier, ils se sont emparés de trois casernes et du palais présidentiel à Aden. Les tensions avaient déjà commencé quelques jours plus tôt, et les affrontements entre les deux camps avaient déjà fait près de 40 morts et 260 blessés. Le 11 août, l'Arabie saoudite a organisé une frappe aérienne sur des positions séparatistes dans la ville, et a réclamé leur départ du palais. Une suite d'offensives saoudiennes et de contre-offensives émiraties (les Émirats arabes unis soutiennent les séparatistes) ont encore envenimé la situation. La signature de cet accord permet donc également d'apaiser les relations entre les deux monarchies du Golfe. 

Jusqu'en 1990, le Yémen du Nord et du Sud étaient deux états distincts. L'unification des deux territoires s'est déroulée sans violence, mais dès 1994, les séparatistes du Sud lancent une rébellion contre le gouvernement central. Les tensions entre les deux régions persistent depuis. Après l'éclatement du conflit entre le gouvernement et les Houthis en 2014, les séparatistes se sont rangés du côté du gouvernement, sans pour autant abandonner leurs revendications. 

une guerre plurielle

Si la signature de cet accord permet de refermer (pour le moment) une brèche du conflit yéménite, les affrontements entre la coalition arabe et les rebelles Houthis continuent. La région est également en proie à des attaques de groupes terroristes. En août dernier, Daesh avait revendiqué un attentat à Aden, ayant fait trois morts. 

Ces multiples affrontements se font au prix de la vie des populations civiles. Selon l'ONG Armed Conflict Location and Event Projet, plus de 100.000 personnes sont mortes depuis le début du conflit en 2015, dont environ 12.000 civils. À cela s'ajoute la grave crise humanitaire qui touche le pays. Selon l'ONU, 80% de la population du Yémen aurait besoin d'une assistance et d'une protection. 

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