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Irak : près de 280 morts dans les manifestations depuis le 1er octobre

Environ 280 personnes sont mortes depuis le début de la mobilisation selon le décompte de l'AFP. [AHMAD AL-RUBAYE / AFP]

Près de 280 Irakiens sont morts depuis le début des manifestations, le 1er octobre. Les protestataires réclament la chute du régime dans une quasi indifférence internationale.

Les États-Unis et l’Iran, les deux nations avec le plus d’influence sur le pays ont opté pour deux communications radicalement opposées. Si les Américains ont timidement réagi, les Iraniens sont au cœur de la contestation.

Les discours du guide suprême iranien Ali Khamenei, qui a dénoncé un complot américain et israélien, n’a fait qu’attiser les rancœurs de la population envers l’Iran. Ce, malgré les multiples visites en Irak du général Qassem Soleimani, commandant des opérations extérieures de l’armée idéologique iranienne.

De son côté, après une série de menaces et d’attaques envers les médias, l’ONU avait très vite appelé les autorités irakiennes à empêcher que ne soient «réduits au silence» les journalistes couvrant la vague de contestation. Mercredi 6 novembre, son secrétaire général, Antonio Guterres, dénonçait dans un communiqué le recours aux balles réelles contre les manifestants.

Un recours brutal qui avait également fait réagir la France. Dès le 5 octobre, Paris avait appelé les autorités irakiennes à «faire la lumière» sur la mort d’environ 100 manifestants. Dans le même temps, l’Elysée avait réaffirmé son soutien au Premier ministre Adel Abdel-Mahdi et salué ses efforts de «stabilisation» et «reconstruction» du pays.

La France durcit le ton

Mercredi, la France a quelques peu durci le ton en condamnant les «graves violences», par la voix du porte-parole des Affaires étrangères, avant d’appeler les autorités irakiennes à entamer un «dialogue pacifique et démocratique».

Un discours qui ne semble pas être entendu pour le moment en Irak où des dizaines milliers de manifestants ne veulent plus entendre parler d’une classe politique qu’ils voient comme corrompue et incompétente.

Les promesses du gouvernement (élections anticipées, réformes du système des embauches et des retraites) n’ont pas apaisé les tensions avec la population. «On veut construire notre pays, on va continuer la désobéissance civile, nos 200 martyrs ne seront pas morts pour rien», a martelé auprès de l’AFP Mohammed, un manifestant de 19 ans.

Les protestataires réclament une refonte totale du système politique instauré après la chute du dictateur Saddam Hussein, en 2003.

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