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Des journalistes américains dévoilent leur salaire pour lutter contre les inégalités

Le Washington Post a récemment été mis en avant pour des inégalités de salaires criantes Le Washington Post a récemment été mis en avant pour des inégalités de salaires criantes. [Eric BARADAT / AFP]

De la transparence pour atteindre l'égalité. Depuis le 11 novembre, un document en ligne circule dans les rédactions de différents médias américains visant à révéler les salaires des journalistes. Le but étant de souligner les différences de revenus entre hommes et femmes, mais aussi entre les blancs et les personnes de couleur.

Du Washington Post au New York Times, en passant par des journaux locaux et des télévisions nationales comme NBC, des journalistes en provenance de dizaines de médias ont révélé leurs revenus. L'on y apprend qu'une journaliste avec plus de 25 ans d'expérience qui produit des podcasts, écrit des articles et participe à des conférences peut toucher jusqu'à 400 000 dollars par an (360 000 euros environ) ou qu'un photographe travaillant dans le groupe CNHI Publishing (qui détient plusieurs journaux locaux comme le Salem News ou le Herald of Sharon) touche 29 000 dollars par an. 

«Parler de combien vous gagnez semble tabou, mais cela ne devrait pas. Le savoir est un pouvoir. (...) Ne serait-il pas intéressant de savoir combien vos pairs gagnent pour vous permettre d'obtenir une augmentation ?», peut-on lire sur l'en-tête du document, dont le créateur est anonyme. Si le tout est hautement indicatif, sans possibilités de vérification, il devrait effectivement permettre de lutter plus efficacement contre des situations inégalitaires. 

Selon une étude du principal syndicat du Washington Post révélée le 6 novembre dernier, les femmes noires du quotidien national gagnent, en moyenne, 30 000 dollars de moins annuellement que les hommes blancs. Plus généralement, les femmes sont moins rémunérées que leur collègues masculins, bien qu'elles soient plus nombreuses dans la rédaction. Le syndicat remarque cependant que la situation s'est quelque peu améliorée depuis la reprise du journal par Jeff Bezos, le patron d'Amazon, même si la parité est loin d'être atteinte. 

Difficile de savoir si ce mouvement dépassera les frontières et touchera les médias du monde entier. En France, si cela ne concernaient pas les journalistes salariés à plein temps dans les entreprises de presse, le site Paye Ta Pige, créé en 2019, permettait de mettre en ligne le prix des collaborations, afin d'éviter les paies trop basses pour les pigistes. 

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