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Arabie Saoudite : les autorités embarrassées par une vidéo qualifiant le féminisme d'«extrémisme»

L'Arabie saoudite essaye de casser son image ultraconservatrice. L'Arabie saoudite essaye de casser son image ultraconservatrice.[FAYEZ NURELDINE / AFP]

Les autorités saoudiennes ont pris leurs distances par rapport à une vidéo officielle ayant suscité la controverse où le féminisme, l'homosexualité et l'athéisme sont qualifiés d'idées «extrémistes», dans un pays qui tente de casser son image ultraconservatrice.

L'agence de sécurité de l'Etat avait diffusé le week-end dernier la vidéo d'animation sur Twitter. Depuis, le tweet a été supprimé.

La vidéo contient «beaucoup d'erreurs», a déclaré l'agence de sécurité qui a laissé entendre que leurs auteurs feraient l'objet d'une enquête, selon un communiqué publié mardi soir par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

Cet organisme a par ailleurs rejeté un article publié dans Al-Watan, un quotidien local, selon lequel des féministes seraient emprisonnées et soumises à des coups de fouets - une peine appliquée dans le système pénal saoudien.

La Commission des droits de l'Homme du royaume a de son côté souligné que «le féminisme n'est pas criminalisé» et que cette instance accordait «la plus haute importance aux droits des femmes».

La critique des ONG

Les deux communiqués ne mentionnent ni l'homosexualité ni l'athéisme, deux infractions pénales passibles de la peine de mort dans ce pays qui pratique une version ultra rigoriste de loi islamique.

La vidéo avait suscité des critiques de la part d'ONG, notamment Amnesty International qui l'a qualifiée d'«extrêmement dangereuse» pour «les droits à la liberté d'expression et à la vie, la liberté et la sécurité dans le pays».

Sous l'impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, l'Arabie saoudite est entrée dans un vaste programme de réformes qui comprend un assouplissement des interdictions pesant sur les femmes, avec en particulier l'accès au permis de conduire et la possibilité d'obtenir un passeport sans l'aval d'un tuteur masculin. Mais le gouvernement a également accentué la répression contre les dissidents et militantes féministes, dont une douzaine sont encore emprisonnées voire, pour certaines, soumises à la torture selon leurs familles et des organisations de défense des droits humains.

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