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Le Burkina Faso désormais entièrement déconseillé aux voyageurs

Depuis début 2015, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Daesh, ont fait près de 700 morts au Burkina Faso. Depuis début 2015, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Daesh, ont fait près de 700 morts au Burkina Faso. [MICHELE CATTANI / AFP]

Attention si vous souhaitez prochainement vous rendre au Burkina Faso. En proie depuis 2015 à des attaques terroristes récurrentes, le pays d'Afrique de l'Ouest, jadis très prisé des touristes, est désormais entièrement «déconseillé sauf raison impérative» ou «formellement déconseillé» par le ministère français des Affaires étrangères.

Et ce, depuis que le Quai d'Orsay a actualisé sa carte de conseils aux voyageurs sur le Burkina Faso, lundi 18 novembre. La zone rouge (formellement déconseillée), couvrant tout le Nord, l'Est et les frontières ouest, reste la même, alors que tout le reste du pays est désormais en vigilance orange (déconseillé sauf raison impérative). Jusqu'à récemment, le centre du pays était encore en jaune (vigilance renforcée), alors que la capitale Ouagadougou était en zone orange depuis mars 2018. «Cela contribue à instaurer dans notre pays un climat de psychose», critique une source burkinabée proche du pouvoir à RFI.

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«Depuis 2015, le Burkina Faso connaît une dégradation continue de son contexte sécuritaire et fait face à une recrudescence des attaques terroristes», justifie le ministère sur son site internet. «Ce phénomène s’amplifie depuis le début de l’année 2019, affectant désormais une grande partie du territoire», poursuit-il.

Les chiffres le prouvent. Depuis début 2015, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d'autres à Daesh, ont fait près de 700 morts dans le pays selon un comptage de l'AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés d'après l'ONU. Et toujours selon les Nations unies, «le nombre d'attaques dans la première moitié de 2019 a dépassé le total de 2018, avec quatre fois plus de victimes civiles que le total enregistré en 2018».

Le Burkina désormais plus dangereux que le mali

Les groupes jihadistes sont en effet de plus en plus actifs au Sahel, comme le montre notamment la mort du militaire français Ronan Pointeau et de 49 soldats maliens au début du mois au Mali - deux attaques revendiquées par Daesh. «La détérioration sécuritaire au Sahel est très préoccupante. L'épicentre de l'insécurité était auparavant au Mali, aujourd'hui le Burkina Faso est désormais au cœur du conflit», a estimé mardi Patrick Youssef, directeur adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l'Afrique, lors d'une conférence de presse au Forum de Dakar sur les questions de sécurité.

Cette situation sécuritaire préoccupante entraîne une détérioration de la situation humanitaire au Burkina Faso, et plus largement au Sahel. Ces derniers mois, dans le pays de 20 millions d'habitants, «plus de 100 centres de santé ont cessé de fonctionner. Ils ne reçoivent plus d'assistance médicale pour aider les populations ou ont été la cible d'attaques», s'est inquiété le représentant du CICR. «L’aggravation de l’insécurité a entraîné la fermeture d’écoles et l’abandon des champs par les agriculteurs à la recherche de sécurité», a complété l'ONU dans un communiqué mardi 19 novembre.

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