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Les grands singes seraient plus intelligents que les premiers hommes, selon une étude

Un gorille photographié au zoo de Beauval, à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), le 29 octobre 2018. [© GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Le premier est un animal, le second un des plus anciens hominidés, mais Koko la femelle gorille serait pourtant bien plus futée que notre ancêtre australopithèque Lucy. C'est du moins ce qu'affirment des chercheurs de l'université d'Adélaïde en Australie.

Pour rappel, Koko était ce célèbre grand singe décédé en 2018, qui était capable de communiquer en langue des signes, avec l'acteur Robin Williams notamment.

Publiée dans la revue The Royal Society Publishing, l'étude entend faire voler en éclats quelques idées reçues. En se basant sur les fossiles, les anthropologues pensaient jusqu'ici que la taille du cerveau était directement liée à l'intelligence, car elle dépend du nombre de neurones qui le composent. Et donc que les australopithèques (entre 4,2 et 2 millions d'années avant J-C), dotés d'une cavité crânienne et d'un cerveau plus grands que les grands singes modernes (gorilles, chimpanzés, orang-outans...), étaient nécessairement plus éclairés que ces derniers.

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Une représentation de Lucy dans le musée de science naturelle de Houston, aux Etats-Unis © Dave Einsel / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'apport en oxygène, un facteur crucial

Sauf que la taille (du cerveau) ne compte pas tant que cela, voire pas grand chose dans la mesure de l'intelligence, expliquent les scientifiques. D'abord, nos capacités cognitives dépendent avant tout du nombre de connexions synaptiques entre les neurones, lesquelles régissent le flux d'informations dans le cerveau. En d'autres termes, plus l'activité synaptique est grande, plus le traitement de l'information est efficace. Rien à voir, donc, avec la taille du crâne ou de l'organe cérébral.

Mais c'est surtout sur la question de l'apport d'oxygène au cerveau que Koko peut commencer à faire son intéressant devant Lucy. Après avoir mesuré les crânes de 96 grands singes et 11 crânes d'australopithèques (ou plutôt les cavités laissées par les artères alimentant le cerveau), les chercheurs ont en effet révélé que, dans le cerveau des grands singes actuels, le sang circule deux fois plus vite que celui de nos ancêtres du Paléolithique. Leur cerveau étant donc mieux oxygéné, leurs capacités de cognition, d'apprentissage et d'adaptation en seraient bien supérieures. «La Planète des singes» prend un peu plus de sens.

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