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Un nouveau pays dans le Pacifique ?

Des habitantes de l'île de Bougainville. Des habitantes de l'île de Bougainville.[ELIZABETH VUVU / AFP]

Les habitants de Bougainville participent samedi à un référendum sur l'indépendance de leur île qui appartient à la Papouasie Nouvelle-Guinée. Bougainville pourrait ainsi devenir le 194e pays reconnu par l'ONU.

Au total, 207.000 électeurs doivent choisir entre l'indépendance de leur territoire et une plus grande autonomie au sein de la Papouasie. Une sanglante révolte sécessionniste dans les années 1980 et 1990 avait fait 20.000 morts.

La consultation durera deux semaines et ses résultats ne sont pas attendus avant la mi-décembre.

Mauricio Claudio, haut fonctionnaire chargé de l'organisation du scrutin, y a vu la «continuité d'un processus long et pacifique». Le vote ne doit pas «donner lieu à des violences ou du conflit», a-t-il dit mardi à Buka, la principale ville de la région. «Il doit être un événement joyeux.»

En l'absence de sondages fiables, le résultat de la consultation est très incertain. Jonathan Pryke, chercheur à l'Institut Lowy de Sydney, s'attend pour sa part à ce que les électeurs plébiscitent l'indépendance.

La Chine, l'Australie et la Nouvelle-Zélande à l'affût

L'île, qui doit son nom à celui du navigateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) qui l'explora en 1768, est parmi les plus pauvres de l'hémisphère Sud. Et elle a grand besoin d'investissements pour construire des infrastructures, ce qui «crée une opportunité pour un acteur comme la Chine», selon Jonathan Pryke.

Le cas échéant, «l'Australie et la Nouvelle-Zélande vont tout faire pour se positionner», ajoute-t-il.

Bien conscient des rivalités régionales, des figures du mouvement indépendantiste ont déjà dit qu'ils pourraient ouvrir les bras à Pékin si les autres puissances ne soutiennent pas leurs aspirations.

«Nous n'aurons d'autre choix que de nous tourner vers d'autres pays, y compris peut-être la Chine, pour obtenir finalement notre liberté», a déclaré cette semaine dans un communiqué un des chefs de ce mouvement, Martin Miriori.

Un vote indépendantiste n'est cependant pas sûr de se concrétiser, certains redoutent que le départ de Bougainville n'encourage d'autres mouvements sécessionnistes dans un pays d'une très grande diversité ethnique.

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