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Russie : un homme menacé de mort pour avoir évoqué son homosexualité devant des enfants

Depuis juin 2013, la législation russe interdit «la propagande homosexuelle auprès des mineurs». (Photo d'illustration). [SERGEI SUPINSKY / AFP]

Un jeune Russe de 21 ans est menacé de mort pour avoir parlé de son homosexualité à des enfants dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Maxim Pankratov avait participé il y a quelques semaines à une série de vidéos, baptisée «Real Talk», dans laquelle des enfants interrogent des adultes sur leurs expérience de vie différentes. L’émission avait ainsi reçu une femme souffrant d’anorexie, une personne de petite taille…

Dans le cadre de la vidéo le concernant, Maxim Pankratov était interrogé sur sa vie en tant qu’homosexuel par quatre enfants âgés de 6 à 13 ans. Comment il avait découvert qu’il était gay, comment il était traité par les autres, ce qu’il ressentait pour les femmes et est-ce-qu’il souhaitait se marier ou avoir des enfants, figuraient ainsi parmi les sujets abordés par les enfants. Il n’a en revanche été aucunement question de sexe ou d’intimité, précise le média LGBT Pink News.

En septembre, le vice-président de la Douma (le Parlement russe), Petr Tolstoi avait signalé publiquement la vidéo. En octobre, le ministère de l’Intérieur avait ouvert une procédure et l’agence de surveillance des médias et des communications a bloqué la vidéo en question. Depuis, la chaîne «Real Talk» et l’ensemble de son contenus ont été supprimés par leurs propriétaires.

En novembre, une enquête a été ouverte contre ces derniers affirmant que la vidéo constituait une agression sexuelle sur des enfants.

Messages haineux, pressions, menaces de mort

C’est depuis l’officialisation de cette procédure pénale que Maxim Pankratov fait l’objet de menaces et de commentaires haineux. «Les personnes qui n’ont pas vu la vidéo pensent qu’il y a eu des agressions sexuelles sur ces enfants», a-t-il déploré auprès de l’organisation Human Rights Watch, se disant effrayé par la situation.

D’autant plus qu’il y a quelques jours, il a échappé de peu à une agression par deux hommes qui l’avaient suivi alors qu’il promenait son chien.

Selon l’organisation humanitaire, outre Maxim Pankratov, les parents des enfants présents dans la vidéo subissent quant à eux des pressions de la police et des services de protection de l’enfance, afin qu’ils témoignent contre les propriétaires de la chaîne YouTube.

«Cette affaire est un exemple particulièrement troublant d’utilisation par les autorités russes de la loi sur la ‘propagande gay’ comme outil de discrimination et d’intimidation», a dénoncé Human Rights Watch. Et de poursuivre : «Une accusation pénale d’agression sexuelle sur des enfants pour une vidéo YouTube ne contenant aucun contenu sexuel est aussi scandaleuse que terrifiante».

Depuis juin 2013, la législation russe interdit «la propagande homosexuelle auprès des mineurs». Ce, afin de les «protéger contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille». Le texte constitue en réalité une véritable légitimation de la discrimination envers la communauté LGBT. 

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