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Soldats morts au Mali : toute la France est en deuil

Nicolas, Benjamin, Alex, Andreï… Treize prénoms au total. Treize soldats français morts lundi soir au Mali dans un accident d’hélicoptères. Depuis, une vive émotion s’est emparée de la France.

À l’image d’Emmanuel Macron, qui a salué le courage et «la mémoire de ces militaires de l’armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef». Dans son sillage, les personnalités politiques et médiatiques ont, pour la plupart, fait part de leur tristesse. Ces victimes ont rejoint les vingt-cinq autres soldats qui ont perdu la vie, depuis 2013, et le début de l’intervention au Mali pour lutter contre le terrorisme au Sahel.

Dès le début de l’après-midi le 26 novembre, le Parlement et le Sénat ont observé une minute de silence. À l’étranger, l’émotion était également importante chez les présidents du Mali et du Burkina Faso, pays où l’opération Barkhane intervient : «ils sont morts pour le Sahel, ils sont morts pour la Liberté, ils sont morts pour l’Homme».

Dans quelques jours, le président de la République devrait prononcer un discours à l’occasion d’une cérémonie aux Invalides, actuellement en préparation. Les corps des treize soldats originaires de régiments de Pau (Pyrénées-Atlantiques), Gap (Hautes-Alpes), Varces (Isères) et Saint-Christol (Vaucluse) seront rapatriés pour un instant d’hommage national. 

Si ces moments solennels sont devenus tristement habituels à Paris, l’émotion n’en devrait pas être moins intense, d’autant plus que ce bilan est rare pour l’armée française. Cela faisait trente-six ans et l’attentat de l’immeuble Drakkar au Liban, en 1983, que des pertes humaines aussi lourdes n’avaient pas été essuyées.

En parallèle, dans une conférence de presse chargée d’émotion, Florence Parly, ministre des Armées, et François Lecointre, chef d’Etat-Major des Armées, ont expliqué les conditions de l’accident. Les deux hélicoptères sont donc entrés en collision alors qu’ils évoluaient en situation de combat en pleine nuit lundi, dans le nord du pays, région très instable. C’est justement pour retrouver le contrôle de cette zone, attaquée par des indépendantistes touareg et des groupes jihadistes que le gouvernement malien avait demandé à François Hollande d’intervenir.

L’intervention en question

Au beau milieu des premiers hommages, l’utilité d’une intervention au Mali a été soulevée par certaines personnalités politiques. Ainsi, La France insoumise estime que le pays doit «envisager les voies de sorties» du conflit en Afrique de l’Ouest. Cette interrogation n’est pas anodine alors que l’ONU exprimait son inquiétude en octobre dernier, après la dégradation de la situation sécuritaire, et ce malgré la présence de 4 000 soldats français en première ligne. 

Questionné sur ce sujet à l’Assemblée nationale hier, le Premier ministre Edouard Philippe a assuré que la présence militaire de la France au Mali est «indispensable», tant pour des enjeux militaires que pour le développement économique. Emmanuel Macron avait lui-même expliqué sur place, en 2017, que «l’opération Barkhane ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus de terroristes islamistes dans la région». Un jour encore lointain, d’autant que le Burkina Faso, pays frontalier du Mali, est de plus en plus victime d’attaques jihadistes meurtrières sur son sol. 

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