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Londres rend hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge

De G à D, le maire de Londres Sadiq Khan, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le chef du Labour Jeremy Corbyn participent le 2 décembre 2019 à Londres à un hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP] De G à D, le maire de Londres Sadiq Khan, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le chef du Labour Jeremy Corbyn participent le 2 décembre 2019 à Londres à un hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP]

Les Britanniques ont rendu hommage lundi, à Londres et Cambridge, aux victimes de l'attentat de London Bridge, qui a conduit le gouvernement de Boris Johnson, en pleine campagne électorale, à réexaminer la libération anticipée de dizaines de condamnés pour terrorisme.

Trois jours après l'attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a fait deux morts et trois blessés, le Premier ministre, entouré du chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn et du maire de Londres Sadiq Khan, a observé en fin de matinée une minute de silence lors d'une cérémonie dans le centre de la capitale britannique.

Jack Merritt et Saskia Jones, poignardés à mort par un jihadiste sur le London Bridge, sur un montage de photos fournies par la police londonienne le 1er décembre 2019 [Handout / METROPOLITAN POLICE/AFP]
 
Jack Merritt et Saskia Jones, poignardés à mort par un jihadiste sur le London Bridge, sur un montage de photos fournies par la police londonienne le 1er décembre 2019

Le maire travailliste de la capitale britannique a ensuite rendu hommage à Jack Merritt, 25 ans et Saskia Jones, 23 ans, mortellement poignardés vendredi par Usman Khan lors d'une conférence sur un programme de réinsertion de détenus auquel il participait.

«La meilleure manière de vaincre cette haine» est de se concentrer «sur les valeurs qui nous unissent», a déclaré Sadiq Khan, qui a salué des «Londoniens ordinaires et des services de secours qu ont bravé le danger, risquant leur vie pour secourir des gens qu'ils ne connaissaient pas».

Une minute de silence a également été observée à Cambridge, où la compagne de Jack Merritt, Leanne O'Brien, s'est effondrée en larmes, serrant une peluche.

Les deux victimes, diplômés de la prestigieuse université, participaient à un programme de formation de son institut de criminologie qui met en relation étudiants et prisonniers en vue notamment de la réhabilitation de ces derniers. Jack Merritt y participait comme «coordinateur», Saskia Jones en tant que «volontaire», selon la police.

Des fleurs sont déposées en hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge, à Londres le 1er décembre 2019 [Ben STANSALL / AFP]
Des fleurs sont déposées en hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge, à Londres le 1er décembre 2019

«Généreuse au point de toujours vouloir voir le meilleur chez les gens» selon sa famille, Saskia Jones avait récemment posé sa candidature pour entrer dans la police. Elle voulait «se spécialiser dans le soutien aux victimes».

Originaire de Cottenham, près de Cambridge (est de l'Angleterre), «Jack vivait selon ses principes, il croyait à la rédemption et à la réhabilitation, pas à la vengeance, et il prenait toujours parti pour les plus faibles», a commenté sa famille dans un communiqué.

Le jeune homme «ne voudrait pas que cet événement terrible et isolé soit utilisé comme prétexte par le gouvernement pour introduire des peines encore plus draconiennes pour les prisonniers ou pour maintenir en prison des gens plus longtemps que nécessaire», a ajouté sa famille.

Ces déclarations ont fait écho à celles du Premier ministre Boris Johnson. Ce dernier a promis, en pleine campagne pour les élections anticipées du 12 décembre, des peines plancher et la fin des libérations anticipées pour les auteurs d'infractions terroristes, s'attirant des accusations de récupération politique.

«Héros»

Certains médias britanniques rappelaient qu'en 2017, après un premier attentat à London Bridge qui avait fait huit morts, la Première ministre de l'époque, Theresa May, déjà dans un contexte de campagne électorale, avait vu son avance dans les sondages s'effriter après avoir subi les attaques de l'opposition travailliste sur les suppressions de postes massives dans la police.

Photo fournie par la police britannique le 1er février 2012 de l'islamiste Usman Khan, qui a été condamné pour terrorisme et libéré à mi-peine puis a tué deux personnes sur le London Bridge [Handout / West Midlands Police/AFP/Archives]
Photo fournie par la police britannique le 1er février 2012 de l'islamiste Usman Khan, qui a été condamné pour terrorisme et libéré à mi-peine puis a tué deux personnes sur le London Bridge

L'auteur de l'attaque de vendredi, Usman Khan, âgé de 28 ans, avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 2018, six ans après sa condamnation pour des infractions terroristes.

Il a été abattu par la police sur le pont qui enjambe la Tamise après avoir été pourchassé par de simples citoyens qualifiés de «héros». Selon les enquêteurs, l'assaillant a agi seul.

Le maire de Londres Sadiq Khan rend hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge, le 2 décembre 2019 [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP]
Le maire de Londres Sadiq Khan rend hommage aux victimes de l'attentat de London Bridge, le 2 décembre 2019

A la suite de cet attentat, Boris Johnson a annoncé l'examen d'«environ 74» condamnés pour terrorisme qui ont bénéficié d'une libération anticipée.

Dans ce cadre, un homme de 34 ans a été arrêté à Stoke-on-Trent (centre) Il est «suspecté de préparer des actes terroristes» et d'avoir «violé les conditions de sa libération», mais «rien ne suggère qu'(il) était impliqué» dans l'attentat de London Bridge et il ne présentait «pas un risque immédiat pour la sécurité du public», a précisé la police des West Midlands.

Veillée le 2 décembre 2019 à Londres en hommage aux victimes tuées par un jihadiste sur le London Bridge [DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP]
Veillée le 2 décembre 2019 à Londres en hommage aux victimes tuées par un jihadiste sur le London Bridge

D'après la presse britannique, il s'agit de Nazam Hussain, condamné avec l'assaillant Usman Khan pour des infractions terroristes en 2012.

La police antiterroriste a également annoncé l'arrestation d'un jeune homme de 23 ans dimanche dans le nord de Londres, sans lien avec l'attentat de vendredi.

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