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Algérie : une élection présidentielle pour rien ?

Les manifestations se poursuivent chaque week-end. Les manifestations se poursuivent chaque week-end. [RYAD KRAMDI / AFP]

Rarement une élection aura fait autant l'unanimité contre elle. En Algérie, alors que le scrutin présidentiel prévu de longue date doit avoir lieu ce 12 décembre, les manifestants qui ont obtenu le départ d'Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 refusent sa légitimité.

Des rassemblements en opposition à l'élection ont lieu chaque semaine depuis plusieurs mois, et des milliers de contestataires défilaient encore ce 11 décembre à Alger, malgré les tentatives de dispersion par les forces de l'ordre. Craignant une régénération du système plutôt qu'une évolution vers un gouvernement plus démocratique, nombreux sont ceux qui demandent le départ de tous les cadres du pouvoir, et notamment du général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée. 

Bien loin de l'image de renouveau souhaité par les manifestants, les cinq candidats à cette présidentielle ont tous eu des postes ministériels sous Abdelaziz Bouteflika, ou étaient proches de lui. Dans ce cadre, le scrutin risque d'être un échec cuisant pour les institutions qui l'organisent, puisque les appels aux boycotts sur les réseaux sociaux et dans la rue se multiplient. «Pas de vote», scandent les manifestants le 11 décembre, alors qu'une grève générale se prépare en Kabylie. 

L'ouverture de certains bureaux de vote à l'étranger, depuis le 7 décembre, pour permettre à la diaspora de voter, n'entraînera pas une montée d'optimisme pour les autorités, car rares sont les Algériens à s'être déplacés pour le moment. Quel que soit le résultat, il faudra donc s'attendre rapidement à de nouvelles manifestations, et un blocage politique prolongé. 

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