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Assassinat de Jamal Khashoggi : le Renseignement américain a un mois pour nommer les responsables

Le texte indique que le directeur du renseignement national (DNI) devra présenter dans les trente jours une décision formelle sur la personne responsable. Le texte indique que le directeur du renseignement national (DNI) devra présenter dans les trente jours une décision formelle sur la personne responsable. [Yasin AKGUL / AFP]

Un mois. C'est le temps dont disposeront les agences américaines de renseignement pour déclarer officiellement si le prince saoudien, Mohammed Ben Salmane, est le commanditaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

L'obligation de déclaration formelle concernant le responsable de l'assassinat du dissident Jamal Khashoggi est stipulée dans la Loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA), largement adoptée par la Chambre des Représentants et qui devrait l'être aussi facilement par le Sénat la semaine prochaine. Le texte indique que le directeur du renseignement national (DNI) devra présenter dans les trente jours une position officielle sur le meurtre et le démembrement du dissident au consulat saoudien à Istanbul en octobre 2018.  

La CIA déjà convaincue ?

Dans un briefing à huis clos de décembre 2018, le directeur de la CIA, Gina Haspel, avait déclaré aux sénateurs que l'agence était convaincue que le prince héritier saoudien avait ordonné le meurtre. «Nous savons que la communauté du renseignement a évalué avec une grande confiance que MBS porte au moins une partie de la responsabilité du meurtre de Khashoggi et de la dissimulation qui a suivi», a confirmé Tom Malinowski, élu démocrate du New Jersey au Congrès auprès du Guardian.

Mais depuis, la Maison Blanche n'a pas voulu clairement prendre position en se dressant face au régime saoudien. 

Des pressions de la maison blanche ? 

Durant les négociations qui se sont déroulées avant la présentation de la loi NDAA, des articles stipulant que les meurtriers de Khashoggi devraient faire l'objet de mesures punitives ont été supprimés du texte sous l'effet d'un lobbing intensif du bureau oval, selon le Guardian. Le New York Times précise que c'est le gendre de Donald Trump, Jared Kushner qui a agi en ce sens au nom de la Maison Blanche, pendant les négociations.

Des clauses qui auraient réduit le soutien des Américains à la guerre menée par l'Arabie Saoudite au Yémen ont également été supprimées.

Le test de l'indépendance du Renseignement américain

Seul geste des Etats-Unis depuis la disparition de Jamal Khashoggi, l'interdiction d'entrer sur le territoire d'une dizaine de suspects dans l'affaire de l'assassinat, dont un des plus proches collaborateurs du prince, Saud al-Qahtani, en avril dernier. Une liste complétée récemment par le nom de l'ancien consul général saoudien à Istanbul, Mohammed al-Otaibi.

La déclaration formelle de l'identité du responsable de l'assassinat de Jamal Khashoggi sera donc l'occasion de tester l'indépendance de la nouvelle direction du bureau du renseignement national, vis-à-vis de la Maison Blanche, après l'éviction de Dan Coats fin juillet, remplacé depuis par son ancien adjoint Joseph Maguire. 

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