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Trois indépendantistes catalans en exil en Belgique, dont Carles Puigdemont, bientôt extradés ?

Les demandes d’extradition émises par l’Espagne visant Carles Puigdemont, ex-président de la Catalogne, et deux autres indépendantistes catalans, vont être examinées ce lundi par la justice belge. Les demandes d’extradition émises par l’Espagne visant Carles Puigdemont, ex-président de la Catalogne, et deux autres indépendantistes catalans, vont être examinées ce lundi par la justice belge.[JOHN THYS / AFP]

Le feuilleton judiciaire catalan se poursuit. La justice belge doit examiner ce lundi 16 décembre les demandes d'extradition, émises par l'Espagne, de trois indépendantistes catalans, en exil en Belgique. Madrid souhaite les rapatrier, afin de les juger pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017. Parmi eux figure l'un des leaders de cette initiative, l'ex-président catalan Carles Puigdemont.

Les deux autres indépendantistes sont d'anciens membres du gouvernement régional : Lluis Puig, ex-ministre de la Culture catalan, poursuivi pour détournement de fonds publics et désobéissance civile, et Toni Comin, ancien ministre de la Santé, pour détournement de fonds et sédition. Ces dernières accusations visent également Carles Puigdemont, qui vit actuellement à Waterloo, à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles. Tous ont fui la Catalogne après le référendum d'autodétermination d'octobre 2017, jugé illégal par Madrid, pour échapper aux poursuites.

De leur côté, neuf ex-dirigeants indépendantistes, qui n'ont pas quitté la région en 2017, ont été condamnés mi-octobre à des peines allant de 9 à 13 ans de prison.

Dans l'attente de l'examen des mandats d'arrêt, ce lundi, les trois hommes ont été laissés libres sous conditions par la justice belge. Initialement, Lluis Puig et Toni Comin auraient dû comparaître mi-novembre, mais ils ont finalement obtenu un report, pour être jugés en même temps que Carles Puigdemont. Les mandats d'arrêt européens actuels sont les troisièmes émis par la justice espagnole contre les trois indépendantistes. Les premiers, en octobre 2017, avaient été finalement retirés quelques semaines plus tard, en décembre, par un juge espagnol, à la surprise générale. Puis, les deuxièmes avaient eux aussi été levés, en juillet 2018, après des revers judiciaires en Belgique et en Allemagne.

En effet, en mai, la justice belge avait refusé d'exécuter les mandats d'arrêt émis contre Lluis Puig et Toni Comin. Puis, en juillet, les juges allemands avaient autorisé l'extradition de Carles Puigdemont, arrêté en mars dans le nord du pays, mais seulement sur le motif de détournement de fonds publics, et non pour rébellion. Ce que la justice espagnole avait refusé, la rébellion - passible de 25 ans de prison - étant le principal chef d'accusation visant l'ancien président catalan.

Le procureur belge soutient la demande d'extradition

Pour l'audience prévue ce lundi, les avocats de Carles Puigdemont ont annoncé fin octobre qu'ils allaient contester la position du procureur belge, qui soutient la demande d'extradition. Quant à Lluis Puig et Toni Comin, ils «n'ont commis aucune des infractions» dont ils sont accusés, a affirmé l'un de leurs avocats, Christophe Marchand. La défense des trois hommes a également déclaré qu'elle allait «plaider l'immunité - et maintenant plus fortement encore puisque Toni Comin et Carles Puigdemont sont députés européens», les deux hommes ayant été élus en mai dernier au Parlement européen de Strasbourg lors des élections européennes.

Ils n'avaient pas pu prendre leurs fonctions, car ils ne s'étaient pas présentés, mi-juin, lors de la prestation de serment devant l'autorité électorale à Madrid. En effet, un retour en Espagne aurait entraîné leur arrestation. Sauf que cette prestation de serment est une condition indispensable, selon la loi espagnole, pour devenir eurodéputé.

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