Au moins 43 personnes sont mortes en Indonésie dans des inondations monstres, consécutives à des pluies torrentielles qui ont frappé la région de Jakarta durant le réveillon du Nouvel An. Mais le bilan pourrait encore s'alourdir, a prévenu l'agence de gestion des catastrophes.
Maisons et voitures couvertes par l'eau et la boue, habitants naviguant sur des bateaux gonflables ou des chambres à air... La crue, très soudaine, a laissé un paysage de désolation dans l'agglomération de la capitale indonésienne, qui compte environ 30 millions d'habitants - ce qui en fait la plus grande ville d'Asie du Sud-Est. A Bekasi, dans la banlieue de Jakarta, la décrue a de son côté cédé la place à des rues marécageuses, couvertes de détritus, de véhicules empilés les uns sur les autres. La hauteur de l'eau a atteint dans ce quartier le deuxième étage des bâtiments.
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Un grand nombre de maisons ont subi des dégâts, et des dizaines de milliers d'habitants - 31.000 selon les autorités, un chiffre qui ne comprend pas les personnes vivant dans des villes situées en périphérie de la capitale - ont été contraints de quitter leur domicile et de se réfugier dans des abris temporaires. Les secours ont utilisé des bateaux gonflables pour évacuer les habitants toujours pris au piège dans leurs maisons.
La catastrophe la plus meurtrière depuis 2013
Ce qui n'a pas permis d'éviter un bilan humain lourd : 43 personnes sont décédées, victimes de noyades, d'hypothermie ou ensevelies lors de glissements de terrain. Parmi elles figurent un garçon de 8 ans tué dans un glissement de terrain et un adolescent de 16 ans électrocuté. Mais ce n'est qu'un bilan provisoire. Huit personnes sont en effet portées disparues dans la région de Lebak, située à l'extrême sud de l'île de Java. Et les autorités ont demandé aux habitants de rester vigilants, les «conditions météorologiques extrêmes» devant se poursuivre jusqu'au 7 janvier.
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Cette catastrophe est la plus meurtrière en Indonésie depuis les inondations de 2013 dûes aux pluies de mousson, qui avaient fait plusieurs dizaines de morts à Jakarta. Selon les autorités du pays, outre les pluies diluviennes exceptionnelles par leur intensité, ce chaos s'explique par les retard pris par les projets d'atténuation des inondations. Dans un tweet, le président Joko Widodo a notamment pointé du doigt les problèmes d' «acquisition de terres».
Pembangunan prasarana pengendalian banjir pada keempat sungai terkendala sejak 2017 karena soal pembebasan lahan. Sungai Ciliwung misalnya, sudah ditangani 16 km dari rencana 33 km. Di hulunya dibangun Bendungan Ciawi dan Sukamahi. Kedua bendungan direncanakan selesai akhir 2020. pic.twitter.com/ItdbM7Gjk4
— Joko Widodo (@jokowi) January 2, 2020
Ces infrastructures sont pourtant essentielles pour Jakarta, dont 40 % du territoire est situé en-dessous du niveau de la mer et qui est donc grandement menacée par la montée du niveau des eaux dûe au réchauffement climatique. Un constat qui a poussé les autorités indonésiennes à prendre une mesure forte en août dernier : le transfert de la capitale de l'Indonésie de Jakarta, sur l'île de Java, vers un site situé dans l'est de l'île de Bornéo.