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Un millier de manifestants à Bamako pour réclamer le départ des troupes étrangères

Une femme déchire un drapeau français pendant une manifestation le 10 janvier 2020 à Bamako [ANNIE RISEMBERG / AFP] Les manifestants se sont rassemblés sur la place de l'Indépendance, dans le centre de la capitale, à l'appel d'organisations de la société civile et de partis politiques. [ANNIE RISEMBERG / AFP]

Un millier de Maliens ont manifesté vendredi à Bamako pour réclamer le départ des troupes étrangères, en particulier de la force française Barkhane, à trois jours d'un sommet en France destiné à «clarifier» les rôles dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.

Au nombre de 900, selon la police, et de «plusieurs milliers», selon les organisateurs, les manifestants se sont rassemblés sur la place de l'Indépendance, dans le centre de la capitale, à l'appel d'organisations de la société civile et de partis politiques.

«Le gouvernement français est un frein à notre développement», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant. «A bas la France, Barkhane doit quitter», «La France dehors, Barkhane dehors, les FAMa (Forces armées maliennes) peuvent sécuriser le Mali», indiquaient des banderoles.

Un drapeau français brûlé

Des manifestants ont brûlé un drapeau français, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de Barkhane), de l'ONU (Minusma au Mali, 13.000 hommes), de la Force conjointe du G5 Sahel et de forces américaines, les pays sahéliens subissent des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié les présidents des cinq Etats sahéliens (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) à un sommet le 13 janvier à Pau (sud-ouest) pour «redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement» de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l'attitude des présidents burkinabè et malien au sujet de la présence des soldats français, critiquée par une partie de l'opinion publique de ces deux pays.

Des députés du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ont pris part vendredi à la manifestation de Bamako, selon des correspondants de l'AFP, alors que le chef de l'Etat a répété ces derniers jours qu'il ne fallait «pas se tromper d'ennemi».

«Les Forces étrangères présentes dans notre pays sont nos alliés dans cette guerre tragique qui nous est imposée. Nous ne gagnerons pas cette guerre en nous trompant d'ennemi et en faisant le jeu des hordes terroristes», a déclaré M. Keïta.

Un prédicateur soufi participe à une manifestation contre la France et l'ONU le 10 janvier 2020 à Bamako<br />
 [ANNIE RISEMBERG / AFP]
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Un prédicateur soufi participe à une manifestation contre la France et l'ONU le 10 janvier 2020 à Bamako

 

Dans son traditionnel discours télévisé du 31 décembre, il s'était dit «convaincu» que les Maliens éprouvaient majoritairement un «sentiment de gratitude» envers les pays alliés. «Cela ne saurait être confondu avec une minorité d'activistes, de francs-tireurs ou de forces centrifuges qui cherchent à faire feu de tout bois, y compris le jeu des terroristes».

Il avait également qualifié de «décisive» la rencontre de Pau car elle «permettra de mettre sur la table toutes les questions, tous les griefs, toutes les solutions». L'annonce de ce sommet avait été mal ressentie par beaucoup dans la région, qui l'avaient perçue plutôt comme une «convocation».

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