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Abou Omar al-Turkmani : Tout ce que l'on sait sur le nouveau chef de Daesh

Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi, identifié comme le nouveau chef de Daesh par des services de renseignement.[AFP]

Amir Mohammed Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi, surnommé Abou Omar al-Turkmani, a été identifié par plusieurs services de renseignements comme le successeur d'Abou Bakr al-Baghdadi à la tête de Daesh.

Peu après la mort de Baghdadi dans une opération américaine fin octobre 2019 en Syrie, Daesh avait désigné Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi comme nouveau «calife des musulmans». Mais ce nom, et donc son porteur, était inconnu des analystes, certains doutant même de son existence. Un haut responsable américain l'avait même qualifié de «parfait inconnu».

un mensonge pour le légitimer

Cette méprise s'explique par le fait que Daesh a menti sur l'identité de son nouveau chef. Non pour le protéger, mais pour le légitimer. En effet, en le nommant al-Hashimi al Quraishi («l'Hachémite le Qoraychite»), la propagande jihadiste cherchait à en faire un leader d'origine arabe, mais surtout descendant du prophète (par sa tribu qoraychite et son clan hachémite, raconte le blog Un si proche orient, du Monde).

Cela afin de laisser entrevoir le rétablissement du «califat» (qui avait été autoproclamé en 2014), que seul un Arabe peut diriger, selon le dogme islamique.

L'UN DES RARES DIRIGEANTS NON-ARABES DE DAESH

La réalité est finalement toute autre. Originaire d'une famille de la minorité turkmène d'Irak, Amir Mohammed Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi est l'un des rares non-Arabes dans la direction de Daesh. Il est d'ailleurs surnommé Abou Omar al-Turkmani («le Turkmène»).

Ce qui ne l'empêche pas d'avoir occupé des responsabilités importantes dans le groupe terroriste. Selon The Guardian, qui cite des responsables de deux services de renseignement non précisés, il est même «considéré comme l'un de ses idéologues».

rôle clé dans la persécution des Yazidis

Diplômé de l'université de Mossoul, il aurait rencontré al-Baghdadi en 2004 dans la prison américaine de Bucca (Irak), alors qu'il avait déjà rejoint les rangs jihadistes. Lorsque ce dernier prend la tête de la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui deviendra Daesh, Abou Omar al-Turkmani l'accompagne. En parallèle des actions terroristes, il jouera à ses côtés un rôle clé dans la persécution des Yazidis à partir de 2014, victimes de massacres, d'esclavage sexuel et d'expulsions.

Les disparitions successives des leaders de Daesh lui permettront ensuite de continuer son ascension, jusqu'à en prendre la direction à la suite d'al-Baghdadi.

5 millions de dollars pour sa capture

Alors qu'il cherche à réorganiser le groupe terroriste, en s'appuyant sur plusieurs milliers de jihadistes toujours opérationnels en Irak et en Syrie, Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi a été placé depuis août 2019 sur la liste des «terroristes les plus recherchés» par les Etats-Unis. Ils offrent jusqu'à 5 millions de dollars pour des informations permettant de le capturer. 

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