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Pas d'Iowa ni de New Hampshire, quelle est la stratégie de Mike Bloomberg ?

Mike Bloomberg commence les primaires le 3 mars prochain. Mike Bloomberg commence les primaires le 3 mars prochain. [Mandel NGAN / AFP]

Il dépense des centaines de millions de dollars en publicités télévisées, mais les électeurs n'ont pas pu voter pour lui lors du caucus de l'Iowa, première étape des primaires démocrates. Le 11 février dans le New Hampshire, aucun bulletin ne comportera non plus le nom de Mike Bloomberg. Mais loin d'être un oubli, cela est avant tout une stratégie de la part du milliardaire candidat à l'investiture.

Celui qui a fondé un empire dans le monde de la finance a fait le choix d'attendre le Super Tuesday, prévu le 3 mars, pour être véritablement candidat. Mathématiquement, cela ne le disqualifie pas du tout puisque 1.357 délégués seront distribués à travers une quinzaine d'Etats lors de cette date, contre seulement 154 dans les quatre précédents scrutins. D'autant que Mike Bloomberg se focalise sur le Texas et la Californie, qui donnent à eux deux 643 délégués (pour rappel, il en faut 1.990 pour s'assurer l'investiture démocrate). 

Cette stratégie a cependant ses risques. En premier lieu, lors de ces 50 dernières années, jamais un candidat qui n'avait pas fini dans les deux premiers en Iowa ou dans le New Hampshire n'avait malgré tout remporté l'investiture. De plus, un bon résultat dans ces Etats octroie toujours un boost de popularité non négligeable pour le reste de la course. 

Mais Mike Bloomberg n'en a cure, et pour une bonne raison : il dispose d'un compte en banque presque illimité. Il a donc construit sa popularité à grands coups de messages publicitaires dans tout le pays, pour près de 300 millions de dollars. Il a également mis en place une structure avec environ 1.000 personnes qui travaillent pour lui afin de faire sa promotion dans les Etats clés. Est-ce que cela est efficace ? Plutôt, si l'on en croit le dernier sondage national qui le place troisième avec 17% des intentions de vote, devant Elizabeth Warren ou Pete Buttigieg, le vainqueur de l'Iowa. 

Cette récente montée dans les chiffres lui a d'ailleurs valu des attaques de la part de ses adversaires. S'il était inoffensif, Bernie Sanders n'aurait pas besoin de rappeler qu'il n'accepte pas d'argent des grandes entreprises en citant son nom, et Elizabeth Warren ne répeterait pas régulièrement qu'il devrait être impossible d'acheter sa place à une élection. 

Déjà trop tard ?

Mais selon les analystes, cela ne suffira pas forcément à remplacer un an de campagne de terrain réalisés par ses adversaires. Sa richesse et son passé en tant que maire de New York ne jouent pas toujours en sa faveur, et notamment chez les Noirs américains, particulièrement importants pour obtenir l'investiture démocrate. En tant qu'édile de la Grosse Pomme, il a soutenu la politique de «stop and frisk», qui permettait à la police d'arrêter ou fouiller n'importe quelle personne qui semblait suspecte. Très souvent, les minorités étaient visées. 

Ce 11 février d'ailleurs, le hashtag #BloombergIsRacist (#BloombergEstRaciste) était en tendance sur Twitter suite à la republication d'anciennes déclarations du candidat. En 2013, il expliquait ainsi que la police arrêtait «trop les blancs, et pas assez les minorités». 

Quoi qu'il en soit, il faudra attendre le 3 mars prochain pour voir si sa stratégie a fonctionné, ou si sa campagne s'arrêtera nette à cause d'un manque de délégués. 

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