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Coronavirus : l'Iran ferme des établissements scolaires après un cinquième décès

Une Iranienne porte un masque de protection contre le nouveau coronavirus, à Téhéran, le 22 février 2020 [ATTA KENARE / AFP] Une Iranienne porte un masque de protection contre le nouveau coronavirus, à Téhéran, le 22 février 2020 [ATTA KENARE / AFP]

L'Iran a annoncé samedi la fermeture temporaire des écoles, des centres éducatifs et des universités dans deux villes touchées par l'épidémie de nouveau coronavirus, qui a déjà fait cinq morts dans le pays, soit le plus grand nombre de décès enregistrés dans un pays hors Extrême-Orient.

Ces établissements de Qom -ville où ont été enregistrés les deux premiers cas de Covid-19, décédés depuis- et d'Arak, dans le centre du pays, seront fermés respectivement pour deux jours et une semaine à partir de dimanche, a annoncé samedi la chaîne de télévision d'Etat, évoquant une «mesure préventive».

Cette décision intervient quelques heures après que les autorités ont annoncé un cinquième décès dû au coronavirus, ainsi que 10 nouveaux cas, portant à 28 le nombre total de personnes contaminées dans la République islamique.

«Nous avons dix nouveaux cas confirmés de Covid-19», a déclaré samedi à la télévision d'Etat le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour.

«L'une des 10 personnes infectées est malheureusement décédée», a-t-il ajouté.

Décès au coronavirus [Laurence CHU / AFP]
Décès au coronavirus

M. Jahanpour n'a pas précisé la nationalité des cinq personnes décédées.

Depuis son apparition en décembre, le nouveau coronavirus a fait plus de 2.300 morts en Chine, épicentre de l'épidémie, et 16 dans le reste du monde.

Le virus Covid-19 a été pour la première fois signalé en Iran mercredi, lorsque les autorités ont annoncé les deux premiers décès liés à la maladie, des Iraniens âgés, de la ville de Qom, à 150 kilomètres au sud de Téhéran.

Il s'agissait des premiers décès confirmés de cette maladie au Moyen-Orient.

Le porte-parole n'a pas précisé le lieu des décès mais a indiqué que 8 des personnes contaminées avaient été hospitalisées à Qom et deux dans la capitale iranienne.

Des piétons, certains portant un masque de protection, dans une rue de Téhéran, le 22 février 2020 en Iran [ATTA KENARE / AFP]
Des piétons, certains portant un masque de protection, dans une rue de Téhéran, le 22 février 2020 en Iran

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite inquiète de la vitesse à laquelle s'est propagé le virus en Iran et de sa transmission depuis la République islamique dans d'autres pays dont le Liban.

«L'inquiétude est (...) que nous avons vu une augmentation des cas, une augmentation très rapide en quelques jours», a déclaré Sylvie Briand, directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux à l'OMS.

«Nous nous interrogeons également sur le risque potentiel de plus de cas exportés dans les jours à venir», a-t-elle ajouté.

75.000 masques vendus 

D'après M. Jahanpour, l'Iran a effectué des tests sur 785 cas suspects depuis les premières contaminations sur le territoire.

«La plupart des cas sont soit des résidents de Qom», soit des personnes qui y ont séjourné, a-t-il précisé.

Un Iranien porte un masque de protection pour aller voter aux élections législatives, dans la banlieue de Téhéran, le 21 février 2020  [ATTA KENARE / AFP]
Un Iranien porte un masque de protection pour aller voter aux élections législatives, dans la banlieue de Téhéran, le 21 février 2020

La ville sainte de Qom accueille un nombre important d'étudiants au sein de ses séminaires et attire également des pèlerins.

Les annonces des autorités iraniennes surviennent au lendemain des élections législatives qui se sont tenues dans le pays.

La maladie n'a pas freiné «le zèle révolutionnaire des habitants de Qom» qui se sont rendus aux urnes, se sont félicités les médias officiels.

Les Iraniens se sont toutefois arrachés les masques de protection chirurgicaux pour éviter d'être contaminés. Le site de vente en ligne Digikala -équivalent iranien d'Amazon- a indiqué vendredi sur Twitter avoir vendu 75.000 masques en 36 heures.

Aucune commission n'est appliquée sur les ventes de masques, a-t-il précisé, tandis que grandissent les inquiétudes quant à une envolée des prix sur le marché noir.

«Malgré la forte demande nous nous opposons à l'augmentation inhabituelle des prix», a dit Digikala.

«L'épidémie a commencé»

Les autorités n'ont pas encore confirmé la source du virus dans le pays, mais une responsable au sein du ministère de la Santé a déclaré que le Covid-19 pourrait avoir été importé par des ouvriers chinois.

«L'épidémie de coronavirus a commencé dans le pays», a déclaré vendredi une responsable du comité des maladies infectieuses Minoo Mohraz, citée par l'agence officielle Irna.

«Puisque les personnes contaminées à Qom n'ont pas eu de contacts avec les Chinois (...) la source est probablement des ouvriers chinois qui travaillent à Qom et qui ont voyagé en Chine», a-t-elle ajouté.

Contrôle de température sur un voyageur Irakien de retour d'Iran, à un poste frontière, près de Bassorah, le 21 février 2020  [Hussein FALEH / AFP]
Contrôle de température sur un voyageur Irakien de retour d'Iran, à un poste frontière, près de Bassorah, le 21 février 2020

Cependant les autorités n'ont présenté aucune preuve pour appuyer cette hypothèse, qui n'a été rapportée par aucun autre média iranien.

Jeudi, l'Irak, voisin inquiet des premiers décès en Iran dus au nouveau coronavirus, a interdit «jusqu'à nouvel ordre» aux Iraniens l'entrée sur son sol et à ses ressortissants de se rendre en République islamique.

Kuwait Airways, la compagnie aérienne nationale du Koweït, a également annoncé qu'elle suspendrait tous ses vols vers l'Iran.

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