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Comment Donald Trump s'adapte à la crise du coronavirus

Donald Trump ne considère plus le coronavirus comme «une grippe» Donald Trump ne considère plus le coronavirus comme «une grippe». [JIM WATSON / AFP]

Une crise sanitaire et économique sur les bras. À un an des élections, Donald Trump a été contraint d'évoluer dans sa gestion de l'épidémie de Covid-19 qui touche son pays depuis plusieurs semaines.

Après avoir assuré que la maladie n'était «qu'une grippe» qui passerait rapidement, il a été obligé de changer d'avis. S'il n'a pas admis avoir tort, assurant avoir «toujours su que cela serait une pandémie», plusieurs mesures d'urgences ont récemment été prises. Un premier accord avec les démocrates de la chambre des Représentants a été officialisé le 13 mars, facilitant l'accès aux tests et des congés payés d'urgence maladie. 

Le président et son administration ont ensuite proposé un plan de «soutien» de l'économie de 1.000 milliards de dollars qui fait actuellement débat au Sénat. Les démocrates estiment notamment que la loi n'apporte pas assez de garanties aux travailleurs les plus fragiles.

Ces décisions de Donald Trump sont arrivées tard, alors que l'Europe venait d'être qualifiée d'épicentre de l'épidémie, et comptait des milliers de morts. Car changer son approche n'est pas dans la nature du milliardaire. Que ce soit dans la crise iranienne, les négociations avec la Chine ou encore avec la Corée du Nord, ses procédés sont souvent les mêmes : attaques à outrance, sanctions économiques, menaces. «Il a souvent fait face à des crises qu'il a lui-même créées, mais dans ce cas de figure, le coronavirus ne se laissera pas intimider par des insultes et des tweets», explique la politologue spécialiste des Etats-Unis, Nicole Bacharan.

Si ce n'est le nombre de morts grandissant (389 morts au 23 mars), les chiffres économiques ont certainement joué grandement dans l'évolution du président américain. En quelques jours, l'intégralité des progrès du marché américain depuis son arrivée au pouvoir, symbolisés par le Dow Jones, ont été réduits à néant. Les observateurs craignent un taux de chômage au-dessus des 20%, alors qu'il était au plus bas ces derniers mois. «Il a donc vu son argument numéro 1 pour sa réélection lui échapper très rapidement», analyse Nicole Bacharan. Or, «il ne pense aujourd'hui qu'à sa réélection».

Mais malgré tout cela, l'ex-homme d'affaires garde quelques recettes qui ont fait sa renommée, et notamment les attaques répétées contre la presse. Lorsqu'un journaliste lui demande un mot pour les Américains qui sont effrayés par la maladie, il répond : «je leur dis que vous êtes un mauvais reporter», au risque de passer pour un insensible. Ses opposants politiques ne trouvent pas non plus grâce à ses yeux. Lorsqu'il apprend que Mitt Romney est en quarantaine après avoir été en contact avec un malade, il ne peut s'empêcher un ironique «voilà qui est dommage». «Il ne faut pas attendre de lui qu'il change, il a très peu d'empathie et une forme de brutalité qui font qu'il ne sera pas réconfortant pour l'Amérique. D'autant que, s'il est doué pour discourir sur ses victoires, il ne sait pas annoncer de mauvaises nouvelles», assure Nicole Bacharan.

Au beau milieu de la crise, 55% des Américains se sont dit satisfaits de son action pour endiguer l'épidémie, selon un sondage ABC News. Mais cela est presque «normal». En période exceptionnelle comme celle que vit le pays actuellement, les sondages des présidents remontent toujours en flèche. Cela avait été notamment le cas avec George W. Bush après le 11 septembre, qui était passé de 50% à 90% d'opinions favorables en quelques jours. Dans ce cas précis, la courbe s'était effondrée au fil du temps, reste à savoir si l'histoire se répétera. 

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