En direct
A suivre

Sommes-nous réellement immunisés après avoir attrapé le coronavirus ?

[MICHELE CATTANI / AFP]

Tandis que la Chine, l'Italie ou la France ont opté pour le confinement afin d'endiguer la pandémie de coronavirus, d'autres pays - comme la Suède et les Pays-Bas - misent sur l'immunité collective en espérant que la majeure partie de leur population développera une immunité après avoir contracté la maladie. Mais cette protection est-elle durable ?

Pour Peter C. Doherty, un chirurugien vétérinaire et biologiste australien qui a remporté le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1996, un individu a très peu de chances d'avoir deux fois le COVID-19. «Je suis plutôt sceptique», a-t-il déclaré au média australien ABC. «Je dirais que même s'il y a une nouvelle infection, la première vous donnerait une immunité rapide et vous guérirez rapidement», a-t-il ajouté, précisant toutefois qu'«il n'y a aucune certitude» pour l'instant. 

Et selon ce spécialiste en immunologie, lorsque le corps humain développe une immunité contre une souche grippale par exemple, cette dernière peut durer jusqu'à cinquante ans. 

Pas un, mais plusieurs virus

Sauf que, ces dernières semaines, des médias du monde entier se sont fait l'écho de ces patients qui semblaient avoir contracté une deuxième fois le SARS-CoV-2 : d'après les informations du groupe de médias chinois Caixin, «14% des patients guéris du COVID-19 à Guangdong [ont] de nouveau [été] testés positifs». Le magazine américain Health rapporte lui l'histoire d'un patient japonais qui est tombé une deuxième fois malade après plusieurs tests négatifs. 

Une immunisation si courte pourrait être due au fait qu'il n'existe pas qu'une forme du SARS-CoV-2, mais plusieurs sous-espèces qui circulent actuellement. «Il existe plusieurs sérotypes du virus et pour l'instant, nous ignorons si le fait d'être immunisé contre l'un des sérotypes nous protège des autres», explique Khaalid Durgauhee, médecin généraliste à Saint-Benoît (La Réunion). «Nous n'avons pas assez de recul à ce jour», estime-t-il. 

Même son de cloche du côté de Khaleel Joomye, également médecin généraliste à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), qui pense que les patients déjà infectés pourraient être de nouveau touchés par une mutation du virus. «C'est le même principe que la grippe : chaque année, le vaccin nous immunise contre la souche actuelle, mais pas contre l'éventuelle mutation qui pourrait apparaître après». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités