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Le gouverneur Cuomo, visage américain de la lutte contre le coronavirus

Andrew Cuomo, le politicien qui rassure l'Amérique. Andrew Cuomo, le politicien qui rassure l'Amérique. [EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Quand Donald Trump a mis beaucoup de temps à accepter la gravité du coronavirus, certaines personnalités en ont profité pour gagner la confiance des Américains. C'est notamment le cas d'Andrew Cuomo, gouverneur de New York depuis 2010. Ce démocrate modéré a pris une ampleur nationale grâce à son côté rassurant, sans pour autant réfuter la gravité de la situation.

Avec son langage particulièrement cru, il n'hésite pas à répéter que les Américains vont «botter les fesses du coronavirus». Une manière de s'exprimer, parfois proche du champ lexical guerrier, qui répond à une partie importante de la culture américaine, qui voit la population se rassembler et oublier les divisions pour faire face aux crises. Contrairement à certains hommes et femmes politiques qui peuvent sembler en dehors de la réalité, Andrew Cuomo utilise d'ailleurs sa famille pour montrer qu'il comprend les besoins et les peurs des New-yorkais. Il a notamment appelé sa loi pour protéger les plus visés par le virus, à savoir les personnes âgées ou ceux qui ont des maladies préexistantes, la Matilda Law, en référence à sa mère, Matilda Cuomo, 88 ans. 

Quand certaines personnalités, dont Donald Trump, n'hésitent pas à dire qu'il ne faut pas mettre en place de confinement, pour ne pas heurter l'économie, il explique que cela est inexcusable. Des républicains, comme le gouverneur du Texas, ont insisté sur le fait que des grands-parents seraient prêts à sacrifier leur vie pour éviter l'économie de s'écrouler. «Ma mère n'est pas sacrifiable, votre mère n'est pas sacrifiable, vos frères et soeurs ne sont pas sacrifiables, (...) et nous n'allons pas mettre un prix sur la vie humaine», a déclaré en réponse le New-yorkais.

Ce côté jugé rassurant et honnête d'Andrew Cuomo lui a donné une stature nationale très importante, au point de voir sa popularité grimper en flèche. Alors qu'il gravite généralement autour, si ce n'est plus bas, des 50% d'opinions favorables à New York, le chiffre atteint 71% aujourd'hui, selon les récents sondages. Certains estiment d'ailleurs que les démocrates vont regretter les résultats de Joe Biden lors de la primaire démocrate au vu du succès du gouverneur. 

Cuomo 2024 ? 

Si sa candidature pour 2020 ou un poste de vice-président sont réclamés, il est plus probable que le gouverneur de 62 ans vise la primaire démocrate en 2024. Car même en cas de victoire de Joe Biden, ce dernier a annoncé qu'il ne ferait qu'un seul mandat en raison de son âge avancé. Reste à savoir si la popularité d'Andrew Cuomo tiendra jusque-là.

Car aujourd'hui, même certains républicains apprécient son travail. L'ancienne ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, proche de Donald Trump, a par exemple assuré sur Twitter «attendre avec impatience la conférence de presse du gouverneur Cuomo. Je prends un plaisir à l'écouter parler des problèmes gouvernementaux tout en partant en session de thérapie». Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Donald Trump par exemple n'hésite pas à dire que si le gouverneur est aussi apprécié, c'est grâce à l'aide fédérale signée par son administration, ou insiste sur le fait que New York est l'un des «points chauds» les plus importants des Etats-Unis. 

Son omniprésence dans les médias nationaux a cependant eu des répercussions moins sympathiques pour Andrew Cuomo. Invité dans l'émission de son frère Chris, journaliste sur CNN, les deux se sont chamaillés pour savoir qui était le fils préféré de leur mère. Un passage qui a amusé les réseaux sociaux, et qui s'est malgré tout bien terminé avec un «je t'aime mon frère» prononcé par le cadet en guise de fin d'interview. Nul doute que la séquence sera enregistrée et utilisée par ses adversaires lors de prochaines élections. Mais en attendant, Andrew Cuomo continue de satisfaire ses électeurs, et est bel et bien devenu une star au milieu de la crise sanitaire. 

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