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Covid-19 en Chine : Les sites touristiques noirs de monde malgré un risque encore élevé

Le week-end des 4 et 5 avril, plusieurs dizaines de milliers de Chinois ont afflué vers les sites touristiques du pays, malgré les avertissements répétés des autorités sanitaires signalant que la pandémie de coronavirus est encore loin d'être terminée.

Les images du parc national des monts Huang, situé à l'est de la Chine, littéralement pris d'assaut par des grappes entières de visiteurs qui, même équipés de masques chirurgicaux étaient désireux de respirer le grand air des montagnes, ont frappé les esprits et tourné en boucle sur les réseaux sociaux.

Pour beaucoup, cette précipitation a été assimilée à un besoin impérieux de liberté après des semaines entières de restrictions de déplacements imposées par un confinement strict. 

20.000 personnes dès 7h48 du matin

Mais pour les autorités, elle s'est vite traduite par une affluence difficile à gérer et c'est ainsi que, dès 7h48 du matin dimanche, elles ont publié un avis pour informer la population que le parc avait déjà atteint sa capacité maximale de 20.000 personnes par jour, comme l'explique CNN, se basant lui-même sur le média d'Etat Global Times.

Un cas loin d'être d'ailleurs isolé puisque des scènes similaires se sont produites à Shanghai, où le Bund, le célèbre fond de mer de la cité portuaire, s'est à nouveau rempli de clients et de touristes, après avoir été déserté là aussi eu égard à la pandémie de coronavirus. Même chose encore à Pékin où de nombreuses personnes sont venues profiter des parcs de la capitale.

Des scènes d'une vie presque normale, donc, et oubliées du reste du monde où, aujourd'hui, c'est presque la moitié de l'humanité qui est confinée. De son côté, la Chine, elle, et trois mois jour pour jour après le début de l'épidémie partie de Wuhan, au centre du pays, ne recensait - officiellement - ce lundi 6 avril que 39 nouveaux cas, tous importés sauf un.

Mais alors que le gouvernement a assoupli les restrictions, les responsables sanitaires ont exhorté le public à faire preuve de la plus grande prudence.

Zeng Guang, épidémiologiste en chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a d'ailleurs prévenu, la semaine dernière, que la Chine n'avait pas encore vu la fin de l'épidémie.

La crainte d'une «deuxième vague»

Une déclaration qui intervient alors que les réouvertures de commerces et d'industries se sont faites en dents de scie par un pouvoir central tiraillé entre besoins économiques et risques de voir surgir une «deuxième vague» épidémique. Exemple parmi d'autres : les cinémas de Shanghai, dont la réouverture partielle avait été décrétée à la mi-mars, ont du fermer à nouveau leurs portes sur ordre des autorités quinze jours plus tard.

Reste qu'après la publication des photos montrant les monts Huang noirs de monde, rien n'exclut que le pouvoir puisse à nouveau sévir. Le Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste, a ainsi lancé une sévère réprimande à l'attention des touristes : «Ne vous réunissez pas !», a-t-il averti sur les réseaux sociaux.

Dans un commentaire publié sur le site internet du journal, un auteur d'opinion a fait part d'un avis similaire, en indiquant que s'il était compréhensible que les gens veulent sortir après avoir été mis en quarantaine, ce n'était pas pour autant le moment de cesser d'être «vigilants».

«S'il y a des porteurs asymptomatiques présents lors des rassemblements à grande échelle, les conséquences pourraient être très graves», a-t-il prévenu. Des avertissements qui ne sont pas passés inaperçus puisque, selon le journal, les responsables du parc des monts Huang ont depuis annoncé qu'ils cesseraient de recevoir du monde.

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