En direct
A suivre

La dégradation de la nature par l’Homme favorise la propagation des virus, pointe la WWF

La déforestation fait que l'être humain se retrouve soudainement au contact d'animaux, parasites ou bactéries qui propagent les virus, avertit la WWF.[Ernesto BENAVIDES / AFP]

L’épidémie actuelle de coronavirus, résultat des actions néfastes de l’homme sur l’environnement ? S’il n’est pas juste d’affirmer qu’il s’agit de la seule explication à la crise du Covid-19, un rapport de la WWF pointe clairement l’impact de ce facteur sur la propagation des virus.

L’association de protection de la nature explique notamment qu’en continuant de détruire les forêts tropicales pour s’y enfoncer plus profondément et se créer de nouveaux espaces de cultures, l’être humain va se retrouver confronté à des millions d’espèces, pour la plupart toujours inconnues. «Parmi celles-ci, on trouve d’innombrables virus, bactéries, champignons et parasites», prévient-elle.

«Ebola, Marbrug, Lassa, monkeypox et le précurseur du VIH sont un échantillon minuscule de ce qui pourrait être une myriade d’autres virus non découverts», poursuit-elle. Avec le risque que dans le lot, certains parviennent à muter et s’adapter à de nouveaux hôtes (du singe à l’homme, par exemple), pour les contaminer. Ceux à ARN, dont font partie les coronavirus, les hantavirus, les rotavirus, mais qui provoquent aussi la dengue, l’hépatite A, C, E, la grippe ou encore la rage, y parviennent notamment très bien.

l'homme plus facilement touché par la maladie de lyme à cause de la baisse du nombre de chevreuils

La WWF met en avant des cas concrets, comme la hausse des pathologies de la fièvre jaune en Afrique, transmise par les moustiques via des singes infectés. En Malaisie, c’est un nouveau type de paludisme qui se propage avec cet insecte.

Au Malawi, la disparition progressive de poissons se nourrissant d’un mollusque dans lequel se reproduisent des larves transmettant la schistosomiase (200 millions de personnes malades chaque année, pour 10.000 décès) permet une prolifération des vers parasites. Des chercheurs se sont également rendus compte qu’en Suède, les tiques, qui transmettent la maladie de Lyme, se sont retrouvés plus largement au contact d’humains à cause de la réduction du nombre de chevreuils, leurs hôtes privilégiés. Ceci les a poussés à coloniser progressivement les campagnols, bien plus nombreux. Ces derniers s’approchant plus près des habitations, les tiques sont alors entrées en contact plus facilement avec la population.

la consommation d'animaux sauvages, un énorme risque

Le rapport de la WWF dénonce également le commerce (et donc la consommation) de viande d’animaux sauvages. Pratiqué le plus souvent dans l’illégalité, il se fait dans un contexte de sécurité alimentaire très dégradé, sans respect des normes. Il en découle logiquement de grave risque pour la santé, dont la transmission d’agents pathogènes des bêtes vers les consommateurs. L’association indique notamment que les épidémies d’Ebola «ont été liées à la chasse, au dépeçage et à la transformation de la viande provenant d’animaux sauvages infectés».

Concernant le Covid-19, des experts affirment que le marché d’animaux sauvages de Wuhan est le point de départ du virus. La Chine a réagi en interdisant le commerce et la consommation de ce type de viande. Reste à savoir combien de temps cette mesure sera appliquée, puisqu’elle avait déjà été prise en 2003 au moment de l’épidémie du Sras (qui était déjà un coronavirus), avant que la pratique ne reprenne rapidement.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités