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Coronavirus : la pollution aggraverait la mortalité du virus

La pollution aggraverait la mortalité du virus. La pollution aggraverait la mortalité du virus. [RODRIGO ARANGUA / AFP]

Selon plusieurs études récentes, la pollution de l'air augmenterait le taux de mortalité dû au Covid-19.

Dès le début de l'épidémie, un phénomène étrange a été observé en Italie : la mortalité liée au coronavirus était deux fois plus importante au nord du pays, dans les régions de Lombardie et d'Emilie-Romagne. Si la moyenne d'âge et la densité de la population (plus élevées au nord) ont d'abord été évoquées pour expliquer cette surmortalité, des scientifiques ont rapidement avancé une autre hypothèse : la pollution de l'air. 

Le 4 avril dernier, les chercheurs des universités de Aarhus (Danemark) et de Sienne (Italie) ont ainsi publié une étude dans la revue Environmental Pollution. Ils y soulignaient le fait que la Lombardie et l'Emilie-Romagne sont deux régions qui concentrent l'activité économique et industrielle du pays, et se situent de surcroît au pied du massif alpin, ce qui favorise la stagnation de polluants dans l'air. 

La faute au dioxyde d'azote ?

«La pollution abîme les muqueuses des voies respiratoires et du poumon, ce qui fait pénétrer plus facilement les virus et, par agrégation, les particules fines et ultrafines véhiculent les virus au fond des voies aériennes», a expliqué Isabella Annesi-Maesano, directrice du département d'épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires de l'Inserm, au Monde

La même corrélation a été pointée du doigt par les scientifiques de l'université d'Harvard, qui démontrent dans une étude préliminaire que les comtés où la concentration en particules fines était plus élevée comptaient le plus de décès liés au virus. 

Une autre étude, menée par le chercheur Yaron Ogen (université de Tel Aviv), met en cause le dioxyde d'azote (NO2), un gaz dit «suffocant» parce qu'il s'attaque aux voies respiratoires. Grâce aux données satellites, il a pu déterminer plusieurs «hotspots» en Europe. Sans surprise, les régions du nord de l'Italie apparaissent recouverts d'un nuage de dioxyde d'azote. 

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En 2003, alors que l'épidémie de SRAS - un coronavirus proche de la souche actuelle - sévissait, une équipe chinoise avait démontré que les habitants des régions modérément polluées avaient 84% de risques en plus de succomber à la maladie comparé aux habitants des zones non polluées. 

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