En direct
A suivre

Barack Obama, le vice-président officieux de Joe Biden pendant la campagne ?

Le duo plus fort que jamais à l'approche des élections ? Le duo plus fort que jamais à l'approche des élections ?[J. Scott Applewhite / POOL / AFP]

Silencieux pendant toute la durée de la primaire démocrate, Barack Obama se fait de plus en plus présent dans l'espace médiatique depuis plusieurs jours. Son ancien vice-président Joe Biden n'a plus qu'à attendre la nomination officielle du parti lors de la convention nationale des démocrates en août prochain, ce qui n'empêche pas les deux hommes de faire campagne contre Donald Trump.

Et dans ce cadre, la présence du premier président noir des Etats-Unis pourrait jouer un rôle décisif. En effet, le choix de Joe Biden dans le cadre de la primaire a été vécu comme un choix de «raison» pour battre Donald Trump, malgré le fait qu'il ne soulève pas particulièrement les foules lors de ses interventions. Mesuré, modéré, politicien de métier, fin connaisseur de la Maison Blanche et de Washington, il est apparu comme un choix rassurant face au très progressiste Bernie Sanders

Cependant, que ce soit en 2008 ou en 2016, les «nouveaux» présidents élus l'ont été à la suite d'un engouement très important autour de leur personne et de leur campagne. Si l'on en croit les témoignages et les sondages, cela manque à la candidature de Joe Biden. Barack Obama peut donc réussir à dynamiser la campagne. L'ancien président est toujours très populaire aux Etats-Unis. Si l'on en croit un récent sondage mené par la Monmouth University, 57% des Américains ont une opinion favorable de lui, 92% chez les démocrates

Obama-Trump : le vrai duel ?

«Ce n'est pas surprenant de le voir prendre la parole, c'était attendu depuis longtemps. Une fois que Bernie Sanders s'est retiré et qu'il a soutenu Joe Biden, plus rien ne l'empêchait de "sortir du bois"», explique Jean-Eric Branaa, auteur de Joe Biden, le troisième mandat de Barack Obama. Pour ce politologue, il est d'ailleurs assez traditionnel que d'ancien président rentre dans le jeu de la campagne. 

Un risque existe cependant pour le candidat démocrate : que son ami prenne toute la lumière de la campagne, au point qu'il n'apparaisse qu'effacé derrière lui. Car si Barack Obama a les faveurs de 92% des démocrates, Donald Trump recueille les mêmes chiffres chez les républicains. Ils apparaissent comme les deux leaders de chaque camp. Les attaques de l'ex-homme d'affaires ces derniers jours prouvent d'ailleurs que la rivalité existe plus que jamais. 

Pour Jean-Eric Branaa, la crise du coronavirus réduit ce risque. «Nous ne sommes plus dans la même campagne, Joe Biden a d'ailleurs tendu la main à Bernie Sanders et Elizabeth Warren alors qu'il n'avait pas l'obligation de le faire après sa victoire», explique-t-il, rappelant que le candidat a nommé plusieurs progressistes coprésidents dans son équipe de campagne. Une manière d'unifier le parti derrière lui pour présenter une candidature qui ressemblerait à un «plan de sauvetage de la société américaine» inspiré par Franklin Delano Roosevelt lors de sa victoire face à Herbert Hoover après le krach boursier de 1929.

Parmi les noms, l'on retrouve par exemple Alexandria Ocasio-Cortez, la jeune représentante de New York particulièrement populaire chez les progressistes. Joe Biden affiche ainsi une volonté de construire une campagne moins modérée, plus représentative des courants du parti démocrate, avec Barack Obama pour servir de catalyseur pour assurer le marketing auprès de la base électorale.

Mais à plusieurs mois de l'élection, alors que toutes les têtes ou presque sont encore concentrées sur la crise du Covid-19, il est impossible de prédire si cette stratégie sera payante en novembre 2020. D'ici là, la réaction de l'économie et le bilan sanitaire pourraient bien être les principaux (voire les seuls) facteurs décisifs.   

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités