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Coronavirus : l’été n'arrêtera pas la pandémie selon des chercheurs américains

«Nous prévoyons que les climats plus chauds et humides ne ralentiront pas le virus dans les stades initiaux de la pandémie», explique la première autrice de l'étude, Rachel Baker. «Nous prévoyons que les climats plus chauds et humides ne ralentiront pas le virus dans les stades initiaux de la pandémie», explique la première autrice de l'étude, Rachel Baker.[JUSTIN TALLIS / AFP]

Le réchauffement du climat cet été ne stoppera pas la pandémie de coronavirus. C'est la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs de l'université américaine de Princeton, dans une étude publiée lundi 18 mai par la revue Science.

Bien que les auteurs de ce rapport ne contredisent pas totalement la légère corrélation observée par des études statistiques entre le climat et l'épidémie - plus il fait chaud et humide, moins le virus se propagerait -, les modèles publiés dans Science la considèrent négligeable pour l'instant. «Nous prévoyons que les climats plus chauds et humides ne ralentiront pas le virus dans les stades initiaux de la pandémie», explique la première autrice de l'étude, Rachel Baker, chercheuse en post-doctorat à Princeton, dans un communiqué de l'université. La propagation rapide du virus dans des pays chauds, comme le Brésil (désormais le troisième pays du monde comptant le plus de contaminations, avec plus de 250.000 personnes infectées), l'Equateur ou l'Australie, indique déjà que les conditions climatiques ne contribueront pas à stopper l'épidémie, ajoute la chercheuse.

Si le climat, en particulier l'humidité, joue un rôle dans la propagation d'autres coronavirus et de la grippe, ce facteur devrait être limité, dans le cas de la pandémie actuelle, par rapport à un autre facteur beaucoup plus important selon les chercheurs : la faible immunité collective contre le Covid-19. C'est-à-dire que la réserve de gens à infecter reste amplement suffisante pour lui assurer une progression rapide. «Le virus se propagera vite, quelles que soient les conditions climatiques», indique Rachel Baker.

Un virus qui pourrait devenir saisonnier à terme

En l'absence de mesures de contrôle ou de vaccin, disent les auteurs de l'étude, le coronavirus va donc contaminer progressivement une grande partie de la population. C'est seulement après qu'il pourrait devenir saisonnier, comme ses cousins. «D'autres coronavirus humains comme ceux du rhume dépendent fortement de facteurs saisonniers, en culminant pendant l'hiver en dehors des tropiques», commente le professeur Bryan Grenfell, co-auteur du rapport. «Si, comme c'est probable, le nouveau coronavirus est également saisonnier, on peut s'attendre à ce qu'il se transforme en virus hivernal au fur et à mesure qu'il deviendra endémique dans la population.»

Dans les trois scénarios modélisés par les scientifiques, le climat n'est devenu un facteur atténuant de la diffusion du virus qu'à partir du moment où une grande partie de la population était immunisée ou résistante au virus. «Nos résultats impliquent que les régions tropicales et tempérées doivent se préparer à des épidémies sévères, et que les températures estivales ne vont pas contenir la propagation des infections», concluent les chercheurs. Ce qui contredit donc notamment les propos du professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, qui avait déclaré mi-avril que l'épidémie pourrait «disparaître au printemps» dans les pays tempérés, ainsi qu'une étude présentée par le gouvernement américain le 23 avril, selon laquelle le soleil et la chaleur pourraient affaiblir le coronavirus. 

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