Hommes et femmes sont-ils égaux face à l'alcool ? Les résultats d'une étude parue dans The Journal of Neuroscience semblent indiquer que non. Des tests sur des souris de laboratoire, dont le système nerveux est proche de celui de l'humain, ont montré une sensibilité accrue aux effets nocifs de l'alcool chez les femelles.
Cela tient au fait que, chez les femelles, la consommation d'alcool stimule la sécrétion d'une hormone appelée oestradiol (E2). Cette dernière modifie la réponse neuronale, notamment en altérant le sytème de la dopamine.
Ce neurotransmetteur, parfois surnommé «hormone du bonheur», permet la communication au sein du système nerveux et agit sur le comportement. Comme son surnom l'indique, la dopamine est directement liée au circuit de récompense du cerveau.
Fluctuating estrogen levels may make alcohol more rewarding to female mice, according to new #JNeurosci research from @AmyLasek @PsychiatryUic.
Estrogen's role in alcohol abuse, and the signaling pathways that could unveil sex-based treatments: https://t.co/TZkTo5JslY pic.twitter.com/USARayEn9n— SfN Journals (@SfNJournals) June 1, 2020
Lorsque le niveau d'oestradiol est élevé, les neurones du tronc cérébral qui produisent la dopamine sont anormalement stimulés par la consommation d'alcool. Et libèrent alors «l'hormone du bonheur» en quantité.
Ainsi, l'étude a montré que l'ingestion d'alcool était davantage «récompensée» par le système nerveux des souris femelles que par celui des mâles. Cela pourrait expliquer une tendance moindre des femmes à céder au binge drinking, cette hyperalcoolisation rapide qui consiste à boire le plus possible en un minimum de temps. Ce comportement bloquerait certains récepteurs de l'oestradiol dans les neurones.
D'un autre côté, Amy Lasek, une coautrice de l'étude, souligne le fait qu'une consommation importante lorsque «les niveaux d'oestrogène sont élevés» peut non seulement avoir les effets nocifs habituels de l'alcool, mais aussi «augmenter les risques de développer des problèmes d'alcoolisme sévère», en raison de cette sensation de récompense accrue.