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Le minier Rio Tinto ne regrette pas d'avoir détruit des sites aborigènes de 46.000 ans

Les grottes de Juukan Gorge, situées dans la région de Pilbara en Australie. [Handout / PKKP Aboriginal Corporation / AFP]
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Le patron de Rio Tinto a confié qu’il ne regrettait l’explosion de grottes aborigènes vieilles de 46.000 ans, le 31 mai dernier.

Chris Salisbury, directeur général de la société minière, a été enregistré lors d’une réunion du personnel, a rapporté l’Australian Financial Review qui a eu accès au fichier audio.

Dans celui-ci, le dirigeant a annoncé à ses employés que l’entreprise ne «s’était pas excusée pour l'événement lui-même» mais pour «la détresse causée par l'événement».

Début juin, en réaction à l'explosion, le PDG avait pourtant rendu hommage au Puutu Kunti Kurrama et au peuple Pinikura (PKKP), propriétaires traditionnels du lieu : «Nous avons clairement fait savoir au PKKP que nous sommes vraiment désolés - nous n'avons jamais eu l'intention de provoquer de la détresse».

L'un des sites les plus sacrés pour la culture des aborigènes

Interrogé à plusieurs reprises sur la destruction des grottes, Salisbury a affirmé à plusieurs reprises qu’il était désolé pour toute l’émotion causée par l’incident mais à aucun moment que sa société n’avait «tort» de faire exploser le site, a ajouté le Guardian.

L'enregistrement suscite également la polémique car le PDG de Rio Tinto a confié que la société minière avait toujours le soutien «de dirigeants politiques des deux côtés» alors qu’une enquête fédérale est en cours pour déterminer les causes de l’accident.

Le média britannique a rappelé que ni le gouvernement libéral fédéral ni le gouvernement travailliste d’Australie-Occidentale n’avaient directement critiqué Rio Tinto pour la destruction d'un site «les plus sacrés de la région de Pilbara», selon Burchell Hayes, directeur du PKKP.

Ce site est important dans la culture des aborigènes. Riche en objets sacrés, il témoigne de 46.000 ans d'occupation des autochtones, mais prouve aussi un lien génétique de 4.000 ans avec les propriétaires traditionnels.

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