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Violence policière : que contient le décret signé par Donald Trump ?

Donald Trump refuse de parler de racisme systémique Donald Trump refuse de parler de racisme systémique[SAUL LOEB / AFP]

En difficulté depuis la mort de George Floyd, Donald Trump a tenté d’apporter une réponse ce 16 juin, en signant un décret réformant la police. Le président essaye en effet de soigner sa cote de popularité, en baisse depuis plusieurs jours, et tout particulièrement chez les Noirs américains.

Le décret en question touche à plusieurs problématiques qui sont mises en exergue par les manifestations contre les violences policières, mais sans aller dans une révolution totale du système. En effet, si une partie de sa base électorale républicaine est tout aussi favorable à une réforme de la police que le reste de la population, ce n’est pas le cas de tous, et un équilibre a été tenté par Donald Trump

Ainsi, selon un sondage Ipsos pour Reuters, 82% des citoyens souhaitent la fin des prises d’étranglement, 83% la fin du profilage racial, et 92% requièrent que les agents portent des caméras sur leur uniforme. Des chiffres qui ont certainement aidé la Maison Blanche à interdire les étranglements, à l’exception des «situations où l’usage de la force létale est autorisé par la loi». C’est par exemple le cas lorsque la vie d’un policier est en danger. 

Rejet de la thèse d'un «racisme systémique»

Mais les autres mesures du décret concernent avant tout des prises en compte statistiques des abus policiers. Il est en effet très difficile de savoir aux Etats-Unis combien de plaintes pour usages excessifs de la force sont déposées et comment elles sont traitées par la suite. Cela va de même pour les fusillades impliquant des policiers, ce qui rend le travail d’enquête sur le sujet difficile.

Le décret prévoit donc la création d’une base de données pour «coordonner le partage d’informations entre les agences des forces de l’ordre fédérales, des Etats, localités, tribus et territoires concernant l’usage excessif de la force». Les statistiques devront être partagées régulièrement au public en préservant l’anonymat des agents et victimes concernées. 

Donald Trump a en revanche refusé de considérer le racisme dans la police comme quelque chose de systémique, thèse qui est défendue par beaucoup de manifestants ces dernières semaines, mais également par des personnalités politiques de haut rang comme Joe Biden, son adversaire démocrate pour la présidentielle. Il a en effet affirmé que le nombre de policiers tuant des Noirs américains désarmé était «vraiment minuscule. C’est un très petit pourcentage. Mais personne ne veut se débarrasser d’eux plus que les très bons officiers de police». 

Depuis le début de sa campagne en 2015, Donald Trump a toujours été un soutien sans failles des forces de l’ordre, ce qui peut expliquer sa réticence à aller plus loin dans les réformes malgré une demande de ces concitoyens. En 2017, certains avaient d’ailleurs critiqué ce qu’ils considéraient comme un appel aux brutalités policières. Dans un discours devant des agents, il avait conseillé à ceux-ci de ne «pas être trop gentil» avec les suspects appréhendés, en leur demandant de ne pas leur protéger la tête quand ils les mettaient à l’arrière des véhicules. Déclaration qui avait alors suscité un tonnerre d'applaudissements parmi les policiers présents.

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