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Coronavirus : l'UE envisage d'interdire l’entrée aux Américains

Les Etats-Unis sont exclus des deux listes de pays «sûrs» établies par l’Union européenne, tout comme la Russie et le Brésil. Les Etats-Unis sont exclus des deux listes de pays «sûrs» établies par l’Union européenne, tout comme la Russie et le Brésil. [Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Alors que l'Union européenne s'apprête à rouvrir ses frontières extérieures à partir du 1er juillet, les Américains pourraient ne toujours pas être autorisés à se rendre sur le Vieux Continent, a révélé mardi le New York Times. En cause, la pandémie de coronavirus toujours vivace aux Etats-Unis.

Le très réputé quotidien américain affirme avoir consulté deux listes de pays, établies par l'UE, dont les ressortissants seraient autorisés à se rendre en Europe, et qui font l'objet de négociations au sein de l'Union. Pour constituer ces listes de pays «sûrs», un critère en particulier a été retenu par les responsables européens : le nombre moyen de nouvelles infections au Covid-19 pour 100.000 personnes, sur les 14 derniers jours.

La première liste est composée des Etats - au nombre de 47 - dont ce taux est inférieur à celui de la moyenne européenne (16 contaminations pour 100.000 personnes). La seconde inclut aussi les nations ayant un taux légèrement supérieur à celui de l'UE (jusqu'à 20 infections pour 100.000 individus). Soit 54 pays au total. Avec leur taux de 107 pour 100.000, les Etats-Unis sont exclus de ces deux listes, tout comme la Russie (80) et le Brésil (190). A l'inverse, la Chine figure dans les deux, à l'instar de l'Australie, de Cuba, du Vietnam ou de l'Ouganda. Le Canada, la Turquie ou l'Egypte ne sont que dans la première liste.

Une fois que les représentants de chaque pays se seront mis d'accord sur une liste définitive, elle sera présentée, comme recommandation, avant le 1er juillet, explique le New York Times. En effet, l'Union européenne n'a pas le pouvoir de forcer ses Etats membres à s'aligner sur cette liste. Mais elle a déjà averti que, si l'un des 27 ne la respectait pas, cela pourrait entraîner la réintroduction de frontières au sein du bloc. La liste sera actualisée toutes les deux semaines, ont précisé les responsables européens.

Une liste complexe à établir

Mais la constitution d'une telle liste est un véritable «casse-tête», souligne le quotidien espagnol El Pais. En effet, comme l'explique le New York Times, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a prévenu les responsables européens que le nombre de cas de coronavirus dépendait énormément de la politique de tests et du niveau de véracité des statistiques dans chaque pays, variables d'un Etat à l'autre. Par exemple, la Chine a été accusée de sous-estimer son bilan, tandis que Donald Trump a expliqué samedi que les Etats-Unis comptaient plus de cas car ils faisaient plus de tests, appelant à ralentir les dépistages.

Des différences de vues entre les pays européens se sont également jour. On a d'un côté ceux qui dépendent le plus du tourisme et qui poussent pour une large ouverture des frontières extérieures. Parmi eux, on retrouve la Grèce, qui autorise déjà les ressortissants de plusieurs pays hors Europe à se rendre sur son territoire (Chine, Japon, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande...). A l'autre extrême, certains Etats membres, comme le Danemark, n'envisagent d'accueillir aucun voyageur extra-européen au 1er juillet.

Même si les Etats-Unis - qui affichent le pire bilan humain du monde en valeur absolue, avec plus de 120.000 morts et plus de 2,3 millions de cas de Covid-19 détectés - sont exclus de la liste finale, Washington ne devrait pas protester, selon un diplomate européen interrogé par la chaîne de télévision américaine CNN, étant donné que «l'interdiction de voyager aux Etats-Unis est beaucoup plus stricte». En mars, Donald Trump a annoncé l'interdiction d'entrée aux Etats-Unis - toujours en cours - de tous les voyageurs étrangers en provenance d'Europe, excepté du Royaume-Uni.

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