Le gouvernement japonais a confirmé ce mardi la mort de 50 personnes, à cause des fortes pluies qui ravagent le sud-ouest du pays pour le quatrième jour consécutif.
Les secours poursuivaient leur «course contre la montre» dans l'île de Kyushu pour sauver des habitants bloqués par des inondations et glissements de terrain. Parmi les personnes décédées figurent 14 résidents d'une maison de retraite n'ayant pu évacuer alors que les eaux envahissaient le batiment. De plus, deux autres personnes sont en arrêt cardio-respiratoire, un terme employé au Japon pour évoquer un décès qui n'a pas encore été officiellement constaté par un médecin.
Par ailleurs, 14 personnes étaient toujours portées disparues. «C'est une course contre la montre», a résumé à l'AFP Yutaro Hamasaki, un responsable de la région de Kunamoto, la plus durement frappée par les inondations dès le 4 juillet dans l'île de Kyushu. Le premier ministre Shinzo Abe a quant à lui annoncé le doublement des effectifs de secours mobilisés (policiers, pompiers, gardes-côtes et membres des Forces japonaises d'autodéfense), passés à 80.000.
De fortes pluies devraient persister dans les prochains jours et traverser le pays d'ouest en est, a prévenu l'Agence météorologique japonaise. Celles-ci a néanmoins abaissé d'un cran son niveau d'alerte inondations et glissements de terrain, qu'elle avait auparavant élevé au maximum.
La peur d'etre contamine chez les evacues
Les évacuations étaient encore compliquées par la crainte du coronavirus, même si le Japon a été relativement épargné jusqu'à présent par la pandémie, avec moins de 1.000 décès pour près de 20.000 cas au total. La nécesssité d'observer une distance physique a ainsi diminué la capacité d'accueil des centres d'hébergement d'urgence, alors que les recommandations d'évacuation, non obligatoires, concernent des centaines de milliers de personnes.
Dans la ville de Yatsushiro, les autorités ont transformé un gymnase en refuge, où les familles étaient séparées par des cloisons en carton pour prévenir la propagation du virus, a constaté un photographe de l'AFP. Selon des médias locaux, certains habitants ont même préféré dormir dans leurs voitures, par crainte d'être infectés dans un refuge.
«Les dégâts dépassent l'entendement [...] C'est une double peine, alors que notre ville souffrait déjà de l'impact du coronavirus», a déploré à l'AFP Yuji Hashimoto, responsable de l'office du tourisme de la ville réputée pour ses onsen.