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Brésil : à Rio, une unité de soins pour traiter les séquelles du coronavirus

Elenice da Silva pratique des exercices de respiration dans une unité de soins "post covid-19" de l'hôpital universitaire Pedro Ernesto à  Rio de Janeiro, le 15 juillet  2020 [Mauro PIMENTEL / AFP] Elenice da Silva pratique des exercices de respiration dans une unité de soins "post covid-19" de l'hôpital universitaire Pedro Ernesto à Rio de Janeiro, le 15 juillet 2020 [Mauro PIMENTEL / AFP]

Elenice da Silva communique avec son physiothérapeute grâce à la lecture labiale : «Je vais très bien», assure cette femme noire de 63 ans, une sonde dans la trachée, après près de trois mois en soins intensifs à cause du coronavirus.

Elenice da Silva récupère dans l'unité «post covid-19» de l'Hôpital Universitaire Pedro Ernesto (HUPE) de Rio de Janeiro, une structure adaptée à ceux qui ont gravement souffert après leur contamination, ont des séquelles importantes et ne peuvent pas compter sur une structure familiale.

Le personnel soignant vérifie la trachéotomie de Elenice da Silva dans l'unité de soins
Le personnel soignant vérifie la trachéotomie de Elenice da Silva dans l'unité de soins "post Covid-19" de l'hôpital universitaire Pedro Ernesto à Rio de Janeiro, le 15 juillet 2020

Ces patients sont «socialement vulnérables. Ils se sont remis de la maladie elle-même, mais ils ont toujours besoin d'une assistance multidisciplinaire, auprès de physiothérapeutes, d'orthophonistes, de nutritionnistes ou de psychologues», explique à l'AFP Marcia Ladeira, un médecin qui fait partie de l'équipe des coordinateurs.

Après de longues périodes d'hospitalisation, nombre de ces patients souffrent d'atrophie musculaire, d'insuffisance respiratoire ou rénale, de lésions de la peau, de problèmes cardiaques, neurologiques ou psychologiques.

«Notre unité, avec tout l'équipement, offre les conditions pour que nos patients puissent se remettre pleinement et sortir d'ici en pouvant marcher, manger sans aide, vivre sans assistance respiratoire, et avec toutes leurs lésions cutanées soignées. Prêts à réintégrer la société», explique le Dr Ladeira. Le médecin s'enorgueillit d'avoir ainsi remis sur pied des dizaines de malades du covid-19.

L'infirmière Claudia, s'occupe d'une patiente dans l'unité
L'infirmière Claudia, s'occupe d'une patiente dans l'unité "post Covid-19" de l'hôpital universitaire Pedro Ernesto à Rio de Janeiro, le 15 juillet 2020

Le gouvernement estime que près de 1,3 million de personnes infectées ont pu totalement se rétablir au Brésil, où la pandémie a contaminé au total plus de 2 millions de personnes et fait près de 80.000 morts.

L'HUPE, ce centre médical multidisciplinaire de l'Université de d'Etat de Rio de Janeiro (UERJ), avait adapté ses installations durant la période la plus aiguë de la pandémie, entre avril et juin, dans la métropole de Rio.

La courbe des contaminations et des morts s'étant infléchie, l'unité «covid-19» commence progressivement à reprendre ses anciennes fonctions, de même que l'unité «post covid-19», où ne restaient plus que cinq patients ces derniers jours.

Un gâteau géant

La durée de séjour dans cette unité a varié d'une semaine à plusieurs mois, selon les cas.

Réunion entre personnel soignant dans l'unité
Réunion entre personnel soignant dans l'unité "post Covid-19" de l'hôpital universitaire Pedro Ernesto, le 15 juillet 2020 à Rio de Janeiro

Avec l'aide de deux physiothérapeutes, Elenice da Silva fait des exercices pour renforcer ses bras et ses jambes. Elle arrive même à se mettre debout un court instant.

«Aux soins intensifs, c'était horrible. Mais ici je me sens à merveille. Si ces médecins n'avaient pas été là... je serais morte», dit la sexagénaire, qui souffre aussi d'épilepsie et d'autres affections qui faisaient d'elle une patiente à risque.

A cause de la sonde de trachéotomie, installée grâce à une incision pratiquée à la base du cou, sa voix est inaudible. Cependant, grâce à une valve équipée d'un dispositif audio, elle peut parler quelques minutes, mais avec difficulté. Elle a pu ainsi communiquer avec ses deux fils, qui ont pu lui rendre visite dès qu'elle a quitté les soins intensifs.

«Après sa contamination, elle était très faible, avec une grande fragilité musculaire», explique Cleiton Ferreira dos Santos, qui est en fin d'études de physiothérapie et pour qui la patiente «évolue très bien», en grande partie grâce à son optimisme.

Prochaine étape : qu'Elenice da Silva puisse de nouveau avaler et se nourrir par la bouche, pour enfin être débarrassée de sa sonde naso-gastrique.

Et même s'il lui reste encore un long chemin à parcourir et qu'aucune date de sortie n'a été avancée, la patiente a promis, avec un grand sourire, que quand elle rentrerait chez elle, elle ferait un gâteau géant pour tout le monde.

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