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Portland : les forces de l'ordre fédérales accusées d'enlever des manifestants

Le maire de Portland, Ted Wheeler, a demandé le départ des forces de l'ordre fédérales déployées dans la ville, affirmant qu'elles attisaient les violences qui secouent la ville depuis près de deux mois. [Mason TRINCA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Le déploiement de forces de l'ordre fédérales à Portland, théâtre de manifestations anti-racistes, fait l'objet de vives critiques. Leur violentes méthodes sont dénoncées, certains décrivant même des enlèvements de manifestants.

Justifé par un décret présidentiel visant à «protéger les monuments américains, statues et combattre l'activité criminelle récente», le déploiement de ces forces paramilitaires qui seraient liées au groupe d'opérations spéciales des US Marshals et à l'unité tactique de patrouille aux frontières, a entraîné une montée des tensions après plusieurs semaines de manifestations pacifiques dans leur grande majorité. 

A tel point que le maire de Portland, le démocrate Ted Wheeler, a demandé le retrait des ces forces fédérales. «Nous avons des dizaines, si ce n'est des centaines d'agents fédéraux déployés dans notre ville» et ils contribuent à «gravement détériorer la situation», a-t-il dit sur CNN. «Leur présence cause plus de violences et plus de vandalisme, cela n'aide pas du tout (à calmer) la situation. Ils ne sont pas les bienvenus et nous voulons qu'ils partent».

La question de la légalité de l'action de ces forces spéciales a notamment été soulevée par plusieurs vidéos montrant ce qui ressemble à des enlèvements de manifestants, embarqués de force dans des fourgons banalisés par des hommes ne présentant pas de matricule.

Le Département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis (DHS) a cité pour sa part les dizaines d'incidents, dont les dommages causés aux bâtiments fédéraux par des feux d'artifice (un commissariat a été incendié, notamment) et des graffitis, afin de justifier la présence des agents fédéraux à Portland. 

La présence d'agents non identifiés pourrait s'étendre à d'autres Etats où des manifestations contre le racisme et les violences policières ont lieu depuis la mort de George Floyd fin mai : «C'est une position que nous avons l'intention de maintenir non seulement à Portland, mais aussi dans toutes les installations dont nous sommes responsables dans le pays», a affirmé Ken Cuccinelli.

des poursuites contre les services federaux

Le bureau du procureur de l'Oregon poursuit le DHS, le Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP), l'Agence de police du gouvernement fédéral des Etats-Unis (U.S Marshals Service) et le Service fédéral de protection, arguant que les détentions et les tactiques d'application de la loi sont illégales. Billy Williams a de plus annoncé le 17 juillet avoir demandé une enquête de l'inspecteur général sur les actions du DHS, soutenu par les deux sénateurs de l'Etat et deux de ses représentants.

L'Union américaine des libertés civiles, qui a déployé des observateurs légaux lors des manifestations à Portland, a quant à elle promis d'engager des poursuites.

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