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Ouïghours : des images qui choquent le monde

Les images publiées en septembre 2019 refont surface ces derniers jours Les images publiées en septembre 2019 refont surface ces derniers jours[Capture écran Twitter]

Des images qui remettent le traitement des Ouïghours en Chine au centre des considérations mondiales. Une vidéo prise par drone et postée sur les réseaux sociaux en septembre 2019 montrant une gare dans le Xinjiang, au nord-ouest du pays, a rappelé et mis en avant les persécutions subies par la minorité musulmane.

On peut notamment y voir des prisonniers attachés, les yeux bandés, assis en rang avec le crâne rasé. Par la suite, ils sont emmenés en direction de trains. Choquantes, les images ont été autentifiées par des services de renseignements occidentaux, mettant ainsi Pékin dans l'embarras. 

Ce 19 juillet, alors que la vidéo refait surface sur les réseaux sociaux, l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a été confronté par un journaliste de la BBC. Ce dernier demande au diplomate de lui expliquer ce qui se passe sur ces images au Xinjiang, sans que l'ambassadeur ne soit capable de donner une véritable explication. 

Pour se défendre, Liu Xiaoming assure que sur les quatre dernières décennies, la population des Ouïghours a doublé, ce qui contredirait les attaques de nettoyage ethnique dans la région. «Pourtant, selon les chiffres officiels chinois, la croissance de la population de cette ethnie a ralenti de 84 % entre 2015 et 2018», explique Andrew Marr, le présentateur de la BBC, ce que son interlocuteur réfute. 

Les accusations de contrôle de la population musulmane en Chine ne sont pas une nouveauté. Ces dernières semaines, des enquêtes ont mis en évidence des mesures prises par la Chine pour imposer la contraception aux Ouïghours, de manière à réduire drastiquement le taux de naissance. L'agence de presse américaine AP a ainsi interrogé des anciens détenus dans les camps de détention du Xinjiang, et analysé des documents officiels (dont certains avaient été publiquement divulgés après un piratage). «L'Etat soumet régulièrement les femmes de la minorité à des tests de grossesse, impose des stérilets, la stérilisation et même les avortements sur des centaines de milliers de personnes», peut-on ainsi lire dans l'article en question. 

La Chine nie

Alors que certains experts interrogés parlent d'un «génocide démographique», le gouvernement chinois réfute toutes les accusations de contrôle des naissances. Les dirigeants assurent par ailleurs que les camps servent à réinsérer les Ouïghours et à lutter contre le terrorisme. «Depuis que ces mesures sont en place, il n'y a pas eu un seul incident terroriste au cours des trois dernières années», avait d'ailleurs déclaré Liu Xiaoming en novembre 2019.

Malgré tout, la pression se fait de plus en plus importante sur le régime chinois. Une loi américaine a interdit les entreprises du pays de faire du commerce ayant une implication avec les internements des Ouïghours. Parmi les premières conséquences de cette législation : l'interception de 13 tonnes de cheveux humains le 1er juillet dernier à New York en provenance de Chine, qui proviendrait potentiellement des camps. Les conséquences économiques pourraient être très importantes, puisque selon une étude, 83 grandes marques sont concernées, comme Apple, Nike ou encore Adidas. Reste à savoir en quelle mesure le traitement des Ouïghours sera modifié par cela. 

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