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Coronavirus : des soignants accusent Jair Bolsonaro de crime contre l'humanité et génocide

Le président brésilien, Jair Bolsonaro, est accusé de crime contre l'humanité et génocide par une coalition d'organisations représentant plus d'un million de soignants.[EVARISTO SA / AFP]

«Jair Bolsonaro continue de nier la gravité de la pandémie» : alors que l'Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la région comptant le plus grand nombre de cas de Covid-19, des professionels de santé brésiliens ont déposé une plainte contre leur président, dimanche 26 juillet, devant la Cour pénale internationale de La Haye. Ils l'accusent de crime contre l'humanité et de génocide.

Selon El país, la plainte est portée par une coalition de plus de 60 organisations, dont la plupart sont composées de professionnels de la santé, sous la direction du réseau des syndicats UniSaúde. Cela représente plus d'un million de soignants au total.

Le texte dénonce la politique de Jair Bolsonaro et sa gestion de la pandémie. Les plaignants insistent sur le fait que, depuis quatre mois, le chef d'Etat fait fi de tous les avis scientifiques, encourageant la reprise des activités, prenant des bains de foule et faisant la promotion de la chloroquine.

«Cette attitude de mépris, de négligence, de négativisme a eu des conséquences désastreuses, avec une conséquente augmentation de la diffusion (du virus, ndlr), un étranglement total des services de santé qui se sont retrouvés sans les conditions minimales pour fournir une assistance aux populations», peut-on lire dans ce document de 64 pages.

Interrogé par Radio France internationale (RFI), Márcio Monzane, secrétaire régional d'UNI Américas, l'une des organisations mobilisées, affirme que «le président Bolsonaro fait une campagne permanente contre les mesures d’isolement social, de protection, de soutien aux groupes les plus vulnérables».

La plainte fait notamment référence à une décision prise par le chef d'Etat au début du mois de juillet. Il avait opposé son véto à l'obligation du gouvernement fédéral de garantir l'accès à l'eau potable des peuples autochtones. Sur ce point, les professionnels de santé accusent le président brésilien de génocide. Avant cela il était déjà visé par trois plaintes similaires, elles aussi déposées devant le tribunal de La Haye.

Dans ce nouveau texte de 64 pages, les plaignants reviennent également sur les départs successifs de deux ministres de la Santé au Brésil : d'abord Luiz Henrique Mandetta, limogé le 16 avril, puis Nelson Teich qui a quitté le gouvernement le 15 mai.

Ils déplorent le fait que les principaux postes du ministère soient désormais occupés par des militaires, sans réelle formation médicale ou expérience dans le secteur de la santé.

Enfin, cette plainte est aussi l'occasion d'attirer l'attention sur leur propre situation. Les soignants expriment leurs besoins en matière d'équipements de protection, notamment les masques, et s'inquiètent de la mortalité dans leurs rangs. «Nous comptons déjà plus de 500 morts parmi les professionnels de santé à cause du coronavirus, indique Márcio Monzane. C’est un chiffre assez élevé et effrayant.»

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