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La population mondiale de poissons migrateurs a baissé de 76 % entre 1970 et 2016

L'esturgeon d'eau douce est désormais plus souvent élevé pour faire du caviar. L'esturgeon d'eau douce est désormais plus souvent élevé pour faire du caviar.[© Wang Zhao/ AFP]

Entre 1970 et 2016, la population de poissons migrateurs d'eau douce – c'est-à-dire les poissons qui empruntent des systèmes d'eau douce, en partie ou exclusivement, comme les saumons – a baissé de 76 %, selon un rapport publié ce mardi 28 juillet.

Cette étude réalisée par quinze organisations écologistes – dont la World Fish Migration Foundation, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ou encore WWF – fait état de l'important déclin du nombre de poissons migrateurs d'eau douce, présents dans le monde entier.

Et si à l'échelle mondiale, ces espèces ont diminué en moyenne de 76 %, certaines zones géographiques ont été plus particulièrement touchées. C'est le cas de l'Europe et de l'Amérique latine et Caraïbes, où les baisses moyennes ont été plus prononcées, respectivement de - 93 % et - 84 %, mais aussi de l'Amérique du Nord (- 28 %).

une espèces sur trois menacée

En somme, près d'une espèce de poissons d'eau douce sur trois est menacée d'extinction, mais les poissons migrateurs le sont dans une proportion encore plus grande, affirment les spécialistes. Parmi eux, les grands poissons comme le beluga, un esturgeon, ou le poisson chat géant du Mékong, sont particulièrement vulnérables.

«Les chiffres sont effrayants mais nous savons que le nombre de poissons migrateurs peut rapidement revenir à la normale», explique Herman Wanningen, le fondateur de la World Fish Migration Foundation, qui souligne qu'il convient néanmoins «d'agir maintenant avant que les populations n'en arrivent au point où elles sont trop faibles pour se rétablir».

Les principales causes

En cause selon le rapport : la dégradation, l’altération et la perte d’habitat, qui représentent environ la moitié des menaces pesant sur les poissons migrateurs, mais aussi la surexploitation qui en représente également un tiers. La pêche récréative, le braconnage, les pesticides ou encore les pollutions agricoles sont également à prendre en compte dans cette liste loin d'être exhaustive.

Dans le cas de l'Europe, une des principales menaces pesant sur ces animaux est «le manque de cours d'eau libres», avec une présence très importante de barrages ou d'autres types de barrière, souligne le rapport, qui parle de 1,2 million d'obstacles à travers le continent. D'ailleurs, l'Union européenne vise «la restauration d'au moins 25.000 kilomètres de rivières à écoulement libre», à l'horizon 2030.

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